La belle ouverture des Franciscaines

La belle ouverture des Franciscaines


DEAUVILLE. C’est au sein du couvent des Franciscaines, un bâtiment datant du début du XIXe siècle, cédé à la Ville par la congrégation des Sœurs Franciscaines, qu’a été créé le nouveau pôle culturel de la cité des Planches. Après un peu plus de 2 ans de travaux et quelque 23 millions d’euros d’investissement, Les Franciscaines abritera à la fois un musée, un auditorium, des expositions temporaires, des espaces de lecture et de documentation. Suite aux diverses mesures sanitaires liées au Covid-19, son ouverture est repoussée à l’automne 2020.

Assez naturellement, 5 thèmes dominants ont été retenus pour structurer le parcours du visiteur, tous liés à l’identité culturelle de la ville : le cheval, socle de l’histoire de Deauville, de son économie et de son quotidien ; la « Mémoire de Deauville » qui rassemble tous les documents consignant son passé, la musique, le cinéma, et le spectacle qui trouvent depuis longtemps à Deauville une terre d’accueil privilégiée ; l’art de vivre, comme l’évidence d’un lieu ouvert à tous les fantasmes de félicité et de repos ; la jeunesse, parce que l’avenir de Deauville lui appartient et l’oblige.
Ces thématiques seront disséminés dans les galeries autour de la cour du cloître imaginées par l’architecte Alain Moatti. Des galeries aux décors enveloppants, où court un long ruban de la connaissance dont les boucles abritent des espaces de lecture, de co-working, de projection, d’écoute et d’échange.

Les Franciscaines abritera les œuvres du peintre figuratif André Hambourg (1909-1999), dont la majeure partie (536 toiles) a été donnée à la ville en 2011 par sa veuve, Nicole Hambourg, par attachement à Deauville où il vécut le plus souvent. Cette donation est complétée par une centaine d’oeuvres collectionnées par son mari ou échangées avec d’autres artistes : Marie Laurencin, Foujita, Van Dongen, Derain… Sans compter les nombreuses acquisitions de la Ville : Eugène Boudin, Paul Signac, André Lhôte, Moïse Kissling, Raoul Dufy... Cette collection couvre essentiellement la fin du XIXe et le XXe siècle, dans le domaine de la peinture figurative.
Les Franciscaines sera aussi dépositaire de la collection Peindre en Normandie, lors de son ouverture. Cette collection exceptionnelle rassemble près de 200 œuvres Impressionnistes de 1750 à 1950, autour de la représentation de la Normandie, de ses plages, ses paysages, ses natures mortes et ses habitants.
Les collections des Franciscaines sont aussi des photographies. Grâce au festival Planche(s) Contact créé en 2010, la Ville de Deauville dispose aujourd’hui d’un vaste fonds contemporain comprenant des images d’artistes aussi importants que Philippe Ramette, Sarah Moon, Massimo Vitali, Paolo Roversi, David Amstrong, Isabel Munoz, Brian Griffin, Peter Lindbergh, ou encore Kishin Shinoyama. Mais elle continue par ailleurs à acquérir des tirages de photographies réalisées à Deauville par les photographes les plus marquants du siècle comme Robert Capa, Gisèle Freund, les Frères Seeberger, Jacques-Henri Lartigue et Robert Doisneau.
La galerie des Franciscaines, aux allures de haras, accueillera un fonds « cheval » exceptionnel sans cesse enrichi par les dons à la Ville et ses acquisitions. C’est déjà l’un des fonds référents en France, reconnu par la Bibliothèque Nationale de France.
La médiathèque sera un outil primordial pour l’émancipation du jeune public. Le fonds de 70 000 documents (dont 40 000 ouvrages/livres catalogués, 7 000 CD, 2 000 DVD, une ludothèque – actuellement accessibles en ligne) – lui permettra de se sentir comme chez lui (voire mieux) aux Franciscaines. Les dispositifs numériques ambitieux sont également censés répondre aux pratiques de ce jeune public. Ils lui permettront dès l’entrée d’organiser son parcours et d’explorer les collections librement, grâce à une interface personnalisée. En tenant compte des affinités de chacun, ils proposeront un parcours qui correspond vraiment aux aspirations du visiteur. Par ailleurs, les plus « geek » auront accès à un Fab Lab, espace de création numérique, équipé notamment d’une imprimante 3D, d’une découpe laser, d’un espace robotique….
Aux Franciscaines, les visiteurs seront actifs, maîtres de leurs choix entre de multiples scénarii, passerelles et ressources proposés. Ils exploreront à leur rythme pour construire une promenade dans laquelle la surprise a autant droit de cité que l’assurance de trouver ce que l’on cherche. 



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