André hambourg

André Hambourg, cabine 181 sur les planches


AU COEUR DES FRANCISCAINES, le Musée André Hambourg présente les collections transmises à la Ville de Deauville dès 2011 par son épouse Nicole Hambourg, qui légua 538 huiles sur toile peintes par son mari entre 1925 et 1999. A ces collections viennent s’ajouter des prêts exceptionnels, des oeuvres d’artistes de la fin du XIXe et du XXe siècle tels que Boudin, Derain, Foujita, Marquet ou encore Picasso, afin de permettre au public d’entrer au cœur de la création de ce peintre prolifique -sa production est estimée à environ 12.000 œuvres- dans le contexte artistique du XXe siècle.


Au rythme d’une rotation annuelle des collections, le visiteur pourra découvrir les multiples inspirations, les périodes artistiques, les voyages et les thématiques abordés par André Hambourg.
Le Musée permet ainsi de découvrir la vie de l’artiste né à Paris en 1909 qui décida d’adopter la Normandie, et plus particulièrement Deauville, comme lieu d’inspiration. De sa formation dans le Montparnasse de la fin des années 1920 puis au Maghreb en tant que pensionnaire de la Villa Abd-el-Tif, le parcours chrono-thématique proposé par les Franciscaines invite à saisir les premières recherches esthétiques et inspirations du peintre. Son activité de rédacteur-dessinateur-reporter de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale révèle sa capacité à capter sur le vif la sombre réalité qu’il a devant les yeux.


André Hambourg est un artiste voyageur toujours en quête de nouvelles lumières et de nouveaux motifs. Dès 1947 et 1948, avant même sa nomination comme peintre officiel de la Marine en 1952, il eut l’opportunité d’embarquer sur le Richelieu et de sillonner la Méditerranée. Il travaillera également à bord du De Grasse en 1963 et du Colbert en 1966 en Méditerranée orientale. Deux campagnes sur le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc et de sa conserve le Commandant Bourdais en 1983-84 puis 1985-86, lui ont permis de faire le tour du monde. Et pour fêter le centenaire de la statue de la Liberté en 1986, la Jeanne et le Boudais traversèrent l’Atlantique pour participer aux célébrations à New-York, avec André Hambourg à leur bord.

Mais quatre destinations lui seront particulièrement chères : Venise, Jérusalem, Abidjan et New-York. Ces villes, qu’il découvre en toutes saisons, offrent des séries de tableaux peints sur le motif, montrant sa soif insatiable pour les effets changeants de la lumière.


Si André Hambourg a découvert la Côte Fleurie à la fin des années 30 grâce à un séjour à Honfleur, -c’est d’ailleurs dans la cité des peintres qu’il rencontrera et épousera Nicole Rachet- il lui faudra attendre 1949 pour poser pour la première fois ses valises à Deauville. Le peintre qui aime également passer du temps en Provence, prendra très vite l’habitude d’installer son chevalet sur le sable ou, comme Eugène Boudin, sur la digue pour peindre la lumière de Deauville ou celle de Trouville-sur-Mer qu’il estimait différentes. « La lumière de Deauville n’est pas la même que celle de Trouville », expliquait André Hambourg, « car les deux plages sont exposées différemment, l’une plus tournée vers l’ouest et l’autre plus au sud. C’est pour ça que l’on n’y peint pas aux mêmes heures ». Le peintre appréciait également s’installer à la pointe de la Douane, au bout de la presqu’Ile. Les ciels changeant en fonction des heures et des conditions météorologiques l’inspireront jusqu’à la fin de sa vie.


En 1975, il créera 5 mosaïques pour trois établissements scolaires : le lycée André Maurois à Deauville, l’Ecole Hans Christian Andersen et le collège Charles Mozin à Trouville-sur-Mer. Dès 1982, le peintre loue la cabine 181 sur les Planches, et vient y observer et peindre le Deauville populaire «
à l’écart de l’agitation mondaine, dans un endroit tranquille ». Il la transforme en annexe de son atelier et s’y rend chaque année, hiver comme été, durant plus de 15 ans. En 2009, à l'occasion du 10e anniversaire de sa disparition, le maire de Deauville, Philippe Augier, dévoilait une plaque en hommage au peintre sur la cabine 181, devenue « Cabine André Hambourg ».
Aux Franciscaines, la visite du Musée André Hambourg s’achève dans le monde intime de l’artiste, ses recherches, ses illustrations et les œuvres de sa collection personnelle : Foujita, Fautrier, Utrillo, Derain. Un ensemble qui replace aussi sa production au cœur du contexte artistique français, au plus près des productions de ses amis artistes.

André Hambourg est décédé à Paris le 4 décembre 1999 et fut inhumé au cimetière Sainte-Catherine à Honfleur.





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