Antoine Duléry

« Toute ma vie on me parlera de Paulo Gatineau» 

DANS SON LIVRE Imitacteur, Antoine Duléry partage tout. L’acteur rendu populaire par le film Camping, y dévoile son don pour l’imitation et ses anecdotes de carrière comme celle qui l’a conduit sur la plage de Villers-sur mer pour le tournage des Misérables.

Vous avez publié Imitacteur, le récit de votre parcours depuis 40 ans. Pourquoi ce livre maintenant ? 

Parce que je voulais laisser une trace pour mes enfants. Ca faisait longtemps que je racontais des anecdotes comme ça entre la poire et le fromage à mes copains. Je me suis dit qu’il fallait élargir le repas et que je devais me confier aux lecteurs comme je l’avais fait avec mon spectacle Antoine Duléry fait son cinéma. Mais un spectacle d’une heure trente c’est un peu court. Alors à travers un livre je raconte toutes les anecdotes que j’ai vécues avec tous ces grands messieurs que ce soit Belmondo, Aznavour, Johnny Hallyday … A 60 ans, c’est bien de faire un petit bilan.

Et votre don pour l’imitation, il vous vient d’où ? 

C’est naturel. Je l’ai eu tout petit. C’est ce que je raconte dans mon livre, j’ai commencé à faire rire ma famille parce que j’imitais plein de gens : le livreur de vin et les gens autour de moi. Cette imitation, qui est vraiment un don naturel, m’a permis de me construire et d’exister. Ca m’a donné confiance en moi et j’ai décidé de devenir acteur. Mais mes premières représentations, ce sont des représentations familiales où j’imitais tous les gens que je croisais.

Vous dites que ce don fut autant une bénédiction qu’un fardeau. Pourquoi ? 

Parce que je m’en méfiais. Quand on est acteur on n’est pas imitateur. L’imitateur doit copier les autres. L’acteur doit avoir sa propre personnalité. Et puis c’est vrai que quand on fait rire les gens avec les imitations, on devient un peu le bouffon du roi. Donc à la fois ça m’a permis de me libérer et à la fois ça m’a un peu emprisonné.

Vous attendu 2013 pour mettre vos imitations en scène. Quel a été le déclic ? 

J’avais très peur d’en faire un spectacle, d’être tout seul. Je n’avais pas fait de théâtre depuis des années et puis un jour Murielle Robin m’a dit : « Maintenant qu’on te connait comme acteur, c’est vraiment dommage que ces imitations tu les fasses uniquement pour tes copains et que tu n’en fasse pas un spectacle. Tu devrais faire quelque chose de tes imitations ». Alors j’ai écrit 70 pages et après j’ai rencontré un type formidable qui m’a tout structuré parce que je ne voulais pas faire un spectacle d’imitation classique. Ce n’était pas évident. Tardivement à 52 ans j’ai commencé à écrire ce spectacle et à 53 ans je l’ai joué et je le joue maintenant depuis 8 ans. Comme on dit, « ça c’est fait ! » (rires)

Camping, où vous interprétez Paul Gatineau, vous a littéralement propulsé au rang des acteurs populaires. Comment l’avez-vous vécu ? 

Très bien ! Etre dans un succès c’est très rare donc il faut l’apprécier. C’est rare dans une carrière de faire des films qui marchent autant que Camping. Alors quand le succès frappe à votre porte évidemment que vous allez le goûter. Et j’aime beaucoup le personnage de Paulo Gatineau. C'est un personnage de composition qui a fait beaucoup rire les gens et qui les a touchés. Toute ma vie on me parlera de Paulo Gatineau, mais j’adore ça. 

Vous étiez au casino de Villers-sur-mer en juin dernier. Vous connaissez bien la Côte Fleurie ?

Oui bien sûr. J’adore la Normandie ! J’y viens souvent. J’adore Trouville, Deauville et Villers. J’y ai joué avec Claude Lelouch et Jean-Paul Belmondo, Les Misérables. On avait tourné sur la plage de Villers-sur-Mer et dans le village. Et évidemment comme tous les parisiens, on adore prendre l’air sur la Côte Fleurie qui nous dépayse énormément. Je descends souvent à Trouville parce que mes enfants y jouaient au foot quand ils étaient petits. C’est très classique mais quand je viens, je vais souvent à l’hôtel Flaubert et puis je me balade. Je fais un petit tour à Deauville, sur la plage, je vais bouffer aux Vapeurs… J’adore ça ! Ce sont des rendez-vous incontournables.