Arnaud

Arnaud

La femme qui peint



CABOURG. Arnaud est une artiste qui choisit de signer par son nom de famille pour ne pas influencer le regard des spectateurs sur ses œuvres. « Je suis une artiste qu’on jugera pour son travail, pas sur le fait que je sois une femme ou un homme ». Le ton est donné.



Après avoir dessiné aux côtés de Sampé et Faisan, elle a longtemps fréquenté le monde de la mode, de la photographie, de la pub. « J’ai commencé en tant que styliste et je suis devenue l’assistante de Cardin. Ensuite j’ai travaillé avec de grands photographes dont David Hamilton. »

Imprégnée depuis son plus jeune âge par le désir de créer, elle se définit aujourd’hui comme une artiste peintre-plasticien(ne). Son monde ? La couleur et le noir et blanc. Les couleurs acidulées, chatoyantes, gaies, vives, envoûtantes. Les noir et blanc sculptés, travaillés, profonds, élégants. Aujourd’hui, Arnaud affiche, avec toute la sérénité d’une artiste qui s’accomplit, des créations qui sentent l’espoir, la modernité, …



C’est à Cabourg qu’elle choisit d’acheter sa résidence principale il y a 8 ans, près de la plage. Quelques rues plus loin, elle installe son atelier privé aux marches et aux murs blancs, comme pour donner encore plus d’éclat aux couleurs de ses toiles géantes. Car Arnaud préfère peindre sur des grands formats.



« Je trouve que ça a plus de chic un tableau quand il est grand qu’un tout petit. Je n’ai pas envie de faire des choses minimalistes.

» Son œuvre est reconnu sur le marché de l’art contemporain. 

Alors de Cabourg, Arnaud partira exposer à Londres en octobre prochain. De Londres, ses toiles seront ensuite exposées durant 6 semaines à Paris, au sein de la Galerie Sisso, co-fondée par Benjamin Hélion, petit-fils de Pegeen Vail Guggenheim. Un honneur pour elle. Presqu’un accomplissement.


Avant de dévoiler son travail, l’artiste a voulu créer plus d’une centaine d’œuvres « parce qu’il faut du rythme et de la consistance. Il faut montrer un ensemble de choses, comme une histoire ». Et une période, celle des monstres. Ils se sont imposés sur ses toiles comme une évidence. « Je transforme ce que j’ai dans la tête. Mes références vont de Bacon à Giacometti. Ça dépend de mon humeur. »

Le mouvement de ses traits et le prolongement de son inconscient débordent.

Alors la collection de monstres envahit les étages de son atelier. Des monstres femmes, enfants, animaux, lutins, géants, énormes, fins ou opulents qu’elle créée en posant d’abord des masses de couleurs sur la toile au sein desquelles elle trace ses personnages comme provenant de nulle part.



Et Arnaud de faire cette confidence : « Vous voulez que je sois honnête ? Mon souhait est d’être dans les musées. Le reste ça ne m’intéresse pas. Être achetée n’est pas une fin en soi. Ce que je veux, c’est être aux regards de tous, pas seulement dans un petit salon.»


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