Une création à quatre mains 

qui célèbre l’hiver « Mémorable Dessert »


Sur la côte fleurie, la pâtisserie devient parfois un terrain d’expression collective. À la fin de l’année, Julien Alaniece et Adrien Petitgenêt ont imaginé ensemble un dessert éphémère (du 1er décembre au 4 janvier 2026 – prix 16 €), proposé simultanément au Grand Hôtel de Cabourg et aux Cures Marines de Trouville. Une création à quatre mains, née d’une rencontre, d’une reconnaissance commune et d’une envie partagée : raconter une histoire de saison, de territoire et de savoir-faire.


Une idée née d’une reconnaissance commune

L’origine du projet est presque évidente, en 2025, les deux chefs pâtissiers reçoivent chacun un prix en Normandie. Une distinction qui devient une évidence, un prétexte à créer ensemble.

« Cette année, nous avons eu tous les deux un prix concernant la pâtisserie en Normandie. L’idée, c’était de mettre en avant les pâtissiers, parce que nous n'avions jamais fait ce genre de projet », explique Julien Alaniece.


Adrien Petitgenêt, récemment arrivé dans la région, propose alors à Julien de concevoir un dessert commun, sur une période donnée, pour valoriser leurs univers et leurs récompenses respectives.

« C’était l’occasion, en fait ! », résume simplement Julien.


L’hiver comme point de départ créatif

Dès les premiers échanges, le cadre est posé : la fin d’année, l’hiver, et une création volontairement éphémère.

« Nous cherchions une association de goûts qui rappelait le côté chaleureux des repas de famille, l’esprit de Noël : la clémentine, le pain d’épices… des saveurs que beaucoup de familles françaises connaissent », raconte Julien Alaniece.


Mais hors de question de se contenter d’un dessert déjà vu. Le travail commun consiste à transformer ces références familières en une expérience singulière, différente de ce que l’on peut trouver ailleurs, tant dans la composition que dans l’assiette.



Une alchimie immédiate

Pour une première collaboration, la fluidité a surpris les deux chefs.

« Ça s’est fait très facilement. Il n’y a pas eu aucun souci. Nous étions très ouverts tous les deux », confie Julien.

Initialement imaginé sous la forme d’un vacherin, le dessert évolue rapidement vers une création à l’assiette, plus adaptée à l’hiver et à l’expérience gastronomique recherchée. Les décisions se prennent naturellement, portées par l’écoute et l’argumentation, sans ego.


Adrien Petitgenêt revient lui aussi sur cette entente évidente :

« Julien est un pâtissier dont j’admire profondément la créativité. Ce qui nous rapproche, c’est notre manière commune d’imaginer la pâtisserie de demain : plus sensible, plus expressive. Cette confiance naturelle a posé les bases d’une collaboration sincère. »



Une création technique et sensible

Au cœur du dessert, la clémentine et le pain d’épices forment la base aromatique. Julien Alaniece y ajoute sa signature : une baie rare, aux notes d’agrumes, peu connue, apportant une touche d’audace sans jamais déstabiliser.

« Ce n’est pas piquant, c’est très parfumé. On sent qu’il y a quelque chose qui n’est pas classique, même si on ne met pas forcément un nom dessus. »


Mousse au lait infusée aux épices, clémentines rôties, confit, espuma ultra léger, cubes de pain d’épices… Tout est pensé pour un dressage minute, fragile, presque vivant.

« C’est le côté éphémère – il faut dresser et servir rapidement pour préserver le visuel et les textures », souligne Julien.


Une collaboration humaine avant tout

Au-delà de la technique, ce projet est aussi une aventure collective, impliquant équipes de cuisine, communication et directions des deux hôtels. Contraintes d’infrastructures, cohérence des tarifs, choix du nom : chaque détail a été discuté pour garantir une expérience identique à Cabourg et Trouville-sur-Mer.

Pour Adrien Petitgenêt, cette collaboration dépasse largement le cadre du dessert :

« Créer à quatre mains demande d’être à l’écoute des sensibilités de l’autre. Mais dans notre cas l’échange a été étonnamment fluide. Je crois sincèrement que cette harmonie se ressent dans le dessert final. »


Ce que les chefs souhaitent transmettre — Plus qu’une pâtisserie, les deux chefs ont voulu offrir un moment.

« J’aimerais que les visiteurs ressentent l’esprit des fêtes : la chaleur des épices, l’émotion d’un instant suspendu, mais surtout la rencontre entre deux pâtissiers passionnés », confie Adrien.


Julien, de son côté, résume la création en trois mots :

« Gourmandise, audace et plaisir. Nous avons vraiment pris du plaisir à faire ce projet.»

Adrien choisit :

« Joyeuse, gourmande, légère. Une parenthèse harmonieuse, un petit moment de bonheur simple. »


Une première édition… et après ? 

Si cette création est pensée comme éphémère, l’envie de recommencer est bien là.

« C’est la première édition. Ça s’est tellement bien passé qu’il y a peu de raisons que ça ne se refasse pas », reconnaît Julien Alaniece.

Qu’elle revienne sous une autre forme, sucrée ou salée, cette collaboration a déjà laissé une trace : celle d’un dialogue entre deux talents normands, unis par le goût du partage, de l’émotion et de la création juste. Une expérience fugace, mais mémorable, qui rappelle que la pâtisserie, lorsqu’elle est sincère et collective, devient un langage universel de plaisir et de convivialité.


Crédits photos : © KLIK STUDIO