Cécile De Ménibus

Cécile De Ménibus

"À Trouville, vous déposez votre cerveau, et ça fait un bien incroyable"


ELLE FUT ANIMATRICE AUX CÔTÉS DE CAUET. Après la télé, Cécile de Ménibus s’attaque au théâtre et endosse ce nouveau rôle avec beaucoup de lucidité : celle de la blonde qui passe de la télé aux planches.


Vous avez écrit la pièce Showbuzz avec la comédienne Clair Jaz. Comment vous êtes-vous rencontrées ?


Lors d’une émission télé. Il y a toujours un clivage entre les comédiens et les animateurs télé. Elle m’a un peu toisée parce que mon parcours ne correspondait pas à ses aspirations. Elle m’a balancée une vanne et j’ai répondu. Là elle s’est dit qu’il y avait quelque chose derrière cette blondeur et on a commencé à s’amuser. Depuis on n’a pas arrêté de s’appeler et on a très vite décidé de travailler ensemble. Ca fonctionne hyper bien avec Clair. On est sur le même humour. L'humour pourri soyons clairs. Mais le spectacle est sur fond de vérité avec de vrais enjeux et de vrais sujets.


C’est ainsi que l’idée de la pièce est née finalement ? 


On devait jouer un spectacle toutes les deux mais l’auteur n’était pas très facile, pas très agréable. Je n’ai plus envie de travailler avec des gens qui ne sont pas bienveillants, gentils, bien élevés, polis. Je n’ai plus envie de m’embêter avec ce type de personnes. Donc j’ai laisser tomber le projet et je lui ai proposé qu’on écrive quelque chose ensemble. Je lui ai demandé de réfléchir pendant une semaine à un pitch sur lequel nous travaillerons.

 J’ai posé mon téléphone et en trois secondes elle m’avait donné le pitch de Showbuzz. Nous sommes rentrées de vacances et pendant deux mois et demi on a travaillés non stop.


Comment avez-vous vécu la scène ?


C’était compliqué parce que je suis habituée à être avec un public sur une émission de télévision. C’est un public qui est 100% ami, donc dans l’absolu il n’y a pas de problème. Vous pouvez dire n’importe quoi, il vous soutient. Ce sont des fans. Au théâtre, les gens ne viennent pas spécialement vous voir. Ce qu’ils viennent voir c’est la pièce. En plus dans mon cas, le public était presque réfractaire et se demandait ce qu’une animatrice télé venait faire sur les planches. Mais ce qui m’intéressait c’était d’avoir des mots qui n’étaient pas les miens mais ceux d’un auteur, d’appréhender l’espace parce qu’à la télé c’est assez statique. Le théâtre, c’est quand même à l’encontre de notre métier. J’ai toujours parlé vrai à la télévision, j’ai toujours dis ce que je pensais, j’ai toujours eu un discours qui n’était pas du tout écrit. Et là, il faut que j’utilise des mots, des phrases, un phrasé qui n’est pas le mien. Ce n’était pas facile mais j’avais envie de l’apprendre.


Vous avez longtemps été animatrice à la télévision et à la radio aux côtés de Sébastien Cauet. Qu’en retenez-vous ?


C’est ce qui m’a construit pendant des années. En fait, la télé a tendance à vous embellir. Vous êtes entourée de gens qui vous habillent, qui vous coiffent, qui vous maquillent, qui vous font la coupe de cheveux qui vous va le mieux. Vous gagnez une confiance en vous que vous pouvez perdre d’un autre côté, parce que les réactions peuvent ne pas être bonnes. Ce que vous dîtes ne plait pas, il y a un retour immédiat sur les réseaux sociaux et parfois c’est extrêmement violent ou extrêmement positif. Il faut savoir gérer cette ambivalence d’ultra positif à ultra négatif, mais ça aide dans la vie au quotidien. Ca m’a forgé et j’ai pris beaucoup plus de recul.


Vous avez également été marraine de la Trouvillaise. Vous venez souvent sur la Côte fleurie ? 


J’adore ! Je viens très souvent à Trouville parce que j’aime beaucoup mon petit poissonnier Saiter. Je vais dîner et déjeuner à la poissonnerie et je m’assois sur ces tables rondes. J’aime beaucoup aller me balader, je vais chez des amis, je vais prendre un thé alors qu’il y a du vent. En fait cette côte pour moi, c’est le seul endroit où je trouve presque canon d’être dehors alors qu’il fait froid et qu’il y a du vent pour boire un thé chaud, alors que je ne le supporterais pas à Paris ou dans une grande ville. J’aime le côté Deauville, somptueux, élégant, luxe et le côté Trouville qui est très familial, très sympathique, où tout le monde se parle, il n’y a pas de chichi, pas de clichés. J’adore m’asseoir à une table et regarder les gens. En fait c’est un peu le repos du guerrier de se dire que pour une fois on devient non pas l’acteur mais le téléspectateur. Je peux m’asseoir à une table et y rester 4 heures, avoir des amis qui viennent et qui s’en vont. Vous déposez votre cerveau, faut-il encore qu’on en ait un, et le temps passe et ça fait un bien incroyable.



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