Dominique Beshard

Dominique Beshard

"Houlgate, la ville de mon enfance"


« SON CASINO M’A FAIT RÊVER ». Dans son ouvrage autobiographique sorti fin février, Dominique Besnehard évoque sans détour ni pudeur ses années passées sur la Côte Fleurie où il est arrivé en 1960, à l'âge de 6 ans. « Houlgate, c'est mon enfance, mon adolescence, avec ses souvenirs d’ennuis, de solitude, mais aussi de joie », précise-t-il.


C'est ici sur le littoral normand, que sa carrière cinématographique va se dessiner, ou plutôt s'imaginer. « Tout est parti de là en effet », raconte le producteur.

« Je fréquentais le casino plutôt l’hiver, car en juillet et août, mes parents avaient beaucoup de travail à l’épicerie alors nous étions envoyés en vacances ailleurs. » D'où le titre de son livre Casino d'hiver. « Lorsque je passais devant le cinéma du casino, je voyais les affiches déchirées par le vent. Ça a développé mon imaginaire ».


Au fil des pages, l'ancien agent de stars, découvreur de talents, raconte avec franchise et l'humour qui le caractérise, comment le cinéma va devenir sa véritable vocation. Si l’écran du casino a joué un rôle considérable, primordial même, c'est dans la salle du petit cinéma de Dives-sur-Mer que jeune, Besnehard assiste le plus souvent aux projections. 

Cette attirance pour le septième art, il la cultive également chez la marchande de journaux de la cité balnéaire où il feuillette et achète régulièrement des revues spécialisées, mais aussi lors des différents tournages de films réalisés dans la région. Au premier rang figurent évidemment Un singe en hiver d’Henri Verneuil (1962) avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo. Mais aussi Un homme et une femme (1966) réalisé à Deauville par Claude Lelouch, avec Anouk Aimé et Jean-Louis Trintignant.


Dans son livre, Dominique Besnehard évoque ses années au collège de Dives-sur-Mer, celles passées au lycée de Deauville, sans oublier ses premiers rôles lors des représentations théâtrales du patronnage d’Houlgate. L’année de son Baccalauréat, il obtient le concours de la Rue Blanche à Paris. Grâce à son professeur de français de Deauville, il effectue quelques figurations à la Comédie Française et notamment dans Port Royal aux côtés d’Isabelle Adjani. 


De rencontre en rencontre et notamment celle avec Jacques Doillon qui le prend comme assistant avant de lui confier ses castings, Dominique Besnehard devient l'un des plus grands découvreurs de talents du cinéma français. Quelques années plus tard, il endosse la fonction d’agent artistique tout en assurant des apparitions dans des seconds rôles. Pour le compte d’Artmedia, il gère la carrière de dizaines d’actrices comme Nathalie Baye, Béatrice Dalle, Sophie Marceau, Emmanuelle Béart, Sylvie Vartan, Anouk Aimé, Marlène Jobert, Isabelle Adjani, Caroline Cellier, Julie Depardieu… et celle d’acteurs comme Michel Blanc, Yvan Attak, Pierre Richard, Christophe Lambert, Alain Chabat, Jean-Claude Brialy, Richard Anconina, Jean-Hugues Anglade, Pierre Arditi, Jean-Louis Trintignant et Nicolas Duvauchelle. Et cela va durer 20 ans.


En 2006, il devient cette fois producteur, « pour enfin réaliser mes rêves et vivre pleinement ma vie », puis épaule Ségolène Royal lors de l’élection présidentielle de 2007. Autant d’épisodes importants, dont la cité de Houlgate est bel et bien à l’origine, et qu’il décrypte sens concession dans Casino d’hiver.





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