Eva Darlan

Eva Darlan

"J'ai répété mon spectacle dans ma grange"


C’EST DANS LE PAYS D’AUGE, où elle réside désormais, que la comédienne, écrivaine et réalisatrice Éva Darlan crée, répète, écrit.



Comment avez-vous découvert le Pays d'Auge ?

Je cherchais une maison pas trop loin de Paris mais je n’avais pas envie d'aller en Normandie, une région que je trouvais trop plate. Et un jour, j’ai dû traverser le Pays d'Auge que je ne soupçonnais pas, je n’en connaissais même pas le nom et j'ai eu un coup de foudre. Je m’y suis installée en location avant de trouver la maison de mes rêves, un an et demi plus tard.

Vous y êtes désormais installée à l'année ?

J'étais en résidence secondaire pendant 2 ans, le temps des travaux. Et c’était comme une punition de rentrer à Paris. Quand j'ai vu que le confinement allait arriver, je me suis demandée ce que j’allais faire là. Alors du jour au lendemain, j’ai rendu mon appartement. J'ai rempli la voiture de tout ce qui me semblait nécessaire et j’ai rejoint ma maison dans le Pays d’Auge. J’ai passé le confinement le plus joyeux de tous. J’ai vu le printemps arrivé heure par heure, c'était formidable ! Et puis après les ennuis sont arrivés : j’ai pris un chien (rires).


C’est donc dans le Pays d’Auge que vous avez écrit votre dernier roman Les Bruits du Cœur ?

Je l'ai proposé à Calmann-Lévy avant le confinement et je l'ai complètement écrit ici. C'était vachement bien. C’était formidable !


Le spectacle Irrésistible, que vous avez présenté pour la première l’an passé au festival d’Avignon, également ?

Ah oui ! Non seulement je l'ai écrit ici mais je l'ai répété dans la grange. Je l’ai travaillé pendant 2 ou 3 mois parce que l'apprentissage de 30 pages, c’est compliqué. Cela prend du temps.


Ce spectacle qui traite des origines de l’humanité, est-il toujours en tournée ?

Des dates sont arrêtées. Je vais le jouer régulièrement, le reprendre sûrement à Paris. Je vais même reprendre une deuxième équipe partagée avec un homme et une femme qui seraient Stone et son mari.


Vous abordez un sujet sérieux mais avec beaucoup d’humour. Cela fait partie de vous, l’humour ?

Je ne peux pas faire autrement, moi je suis une marrante. L’humour m’a toujours accompagnée dans la vie. Mais quand on rit beaucoup, c'est que l’on est mal. L'humour c'est une armure. On rigole et on cache le reste. C’est très bien comme ça, ça ne regarde personne ce qui se passe derrière. Mais oui, j'ai toujours été apparemment gaie et marrante, détournant toujours les situations.


Quelle est votre actualité ?

Je viens de tourner la première série d’Anne-Elisabeth Blateau, une comédienne de Scènes de ménage. C’est une série pour France 2, tellement drôle, tellement fraîche, tellement énergique, tellement neuve ! Ça me fait penser à Fait pas ci, fait pas ça. Je suis vraiment heureuse de faire partie de cette nouveauté.


Et vos projets ?

J'ai 4 pièces de théâtre en attente de production et 2-3 livres qui sont partiellement écrits. Je suis en ébullition permanente. Mais la faisabilité est compliquée parce que j'ai souvent été seule. J’ai tourné et produit des courts-métrages. Je veux passer aux longs mais cette fois je ne peux pas les produire seule. Mais j'ai la chance que ce que je fais fonctionne, que le public me suive. Je lui suis vraiment reconnaissante.


En marge de votre carrière vous vous investissez pour les femmes battues ou encore pour faire évoluer la loi sur la fin de vie.

Je trouve que si on ne s'engage pas dans la vie c'est qu'on a raté quelque chose. Chacun fait ce qu'il veut, ce qu'il peut, mais c'est à la portée de n'importe qui. Aller dans une association et travailler avec, manifester quand ça ne vous plaît pas. Je trouve que c'est très important de s'engager.


D'autant plus quand on est un personnage dit public ?

Dans certaines affaires je peux dire que je parle pour celles qui ne peuvent pas parler, soit parce qu'elles n'ont pas de micro près d'elles, soit parce qu'elles sont terrorisées. Il y a plein d’hommes et de femmes merveilleux qui s'en occupent mais moi je trouve que l'artiste a une responsabilité sociétale. Mais on est très peu nombreux à s’engager.


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