Grand Hôtel

Le Grand Hôtel, une élégance hors du temps


AVEC SON VOISIN LE CASINO, le Grand Hôtel est incontestablement l’un des symboles de l’histoire de Cabourg. Le premier a d’abord été construit en bois dès 1854, à l’initiative de l’avocat parisien Henri Durand-Morimbaud avec l’aide de l’architecte Claude Duval, soit un an avant l’inauguration officielle de la station balnéaire Cabourg-les-bains. Le second est sorti de terre, juste à côté, en front de mer, en 1861. Mais il sera détruit pour être remplacé en 1907 par un édifice plus fonctionnel, oeuvre des architectes Virault et Mauclerc sous l’impulsion de Charles Bertrand, propriétaire des Grands Etablissements de Cabourg et maire de la ville pendant 31 ans. Durant ses mandats seront créés le marché couvert, le Garden Tennis, le Golf et donc le nouveau et moderne Grand Hôtel, donnant ainsi un véritable élan à la cité balnéaire.


Cabourg apparaît alors comme la destination de villégiature favorite de l'aristocratie ou de la haute bourgeoisie. Elle devient la « Reine des plages » de la Côte Fleurie. C'est aussi un lieu de fêtes et de spectacles pour les touristes durant la saison estivale. Les plus grands artistes parisiens de l'opérette ou du music-hall s’y produisent.
L’un des premiers illustres clients du Grand Hôtel n’est autre que Marcel Proust. C'est dans la chambre 414 de l’établissement que l’écrivain, qui avait découvert le littoral normand à l’âge de 10 ans avec ses grands-parents, a ses habitudes. Chaque été jusqu’en 1914, il s’y repose, soigne son asthme et s’inspire des scènes mondaines pour écrire le tome II de son œuvre À la recherche du temps perdu, dans lequel il évoque ses moments passés à Cabourg, rebaptisée Balbec.


Le passage de Marcel Proust est resté très présent dans le Grand Hôtel. Le quatrième étage, où se trouvait sa chambre, porte son nom comme la longue promenade sur la digue. Tandis que les madeleines, ces petits gâteaux « courts et dodus » dont il fait l’éloge dans son ouvrage Du côté de chez Swan, sont la spécialité des lieux. Un cours de cuisine dédié, animé par le chef pâtissier de l’hôtel, est d’ailleurs proposé aux hôtes pour leur apprendre les secrets de cette célèbre douceur. Il est suivi d’une dégustation accompagnée d’un chocolat chaud ou d’un thé au bar de l’hôtel.
A l’instar de Marcel Proust, les portraits des hôtes célèbres de l’établissement ornent les murs, parmi lesquels les plus grands noms du cinéma français, d’autant que depuis 30 ans, la ville accueille chaque année, au mois de juin, le Festival du Film Romantique. Isabelle Adjani, Juliette Binoche, Audrey Toutou, Marion Cotillard, Jean Dujardin, Emmanuelle Béart, Guillaume Canet, Sophie Marceau, Catherine Deneuve, Patrick Bruel, Vincent Lindon... y ont séjourné à cette occasion.


Si la ville est propriétaire des murs depuis 1957, c’est un grand groupe hôtelier international, MGallery, qui en a la gestion et veille à sa rénovation. En 2011, l’établissement a fait l’objet d’importants travaux, mais le caractère historique et le charme de cet imposant édifice ont été conservés. « L’objectif était de réinscrire ce bâtiment centenaire dans notre époque, tout en respectant son histoire » précisent Marc Hertrich et Nicolas Adnet, les architectes d’intérieur, fortement inspirés par la bâtisse néo-italienne.


Les chambres, au nombre de 71 dont 3 suites, spacieuses et confortables, offrent une vue sur la mer ou les jardins fleuris, s’accordant au romantisme des lieux. Elles ont été rénovées avec harmonie. Les tons associent chocolat, rouge grenat ou encore bleu-vert - rappelant la couleur de la mer au matin - à des déclinaisons de beiges et de blancs, pour un résultat raffiné.


La grande hauteur sous plafond, les larges couloirs et les vastes chambres contribuent au style majestueux de l’hôtel. Des pièces maîtresses telles que les lustres monumentaux, lui confèrent une élégance hors du temps. Les espaces centenaires ont été modernisés grâce à un mariage délicat de matières, de couleurs et de mobilier. Les coloris associent avec délicatesse les tons modernes : gris, bleu, chocolat, prune, violine et mauve, aux plus classiques dorés et beiges.
Les matériaux nobles donnent au lieu une dimension authentique. Là aussi, la tradition - bois, cuir, stuc - se mêle à la modernité du verre et de l’inox. Les tissus et les imprimés ont été sélectionnés avec soin. Les velours et taffetas cossus se mêlent à la légèreté des voiles et cotons aériens.


Chacun des 4 étages a été baptisé en l'honneur de personnalités mythiques de Cabourg. Outre Marcel Proust, le Colonel Jean-Baptiste Piron, chef des commandos belges, qui a participé à la libération de la ville en 1944. Bruno Coquatrix, ancien maire et directeur de la salle de spectacles parisienne l’Olympia, qui a fait venir de nombreuses stars à Cabourg et au Grand Hôtel, participant de fait au rayonnement international de la station. Et enfin Sandrine Bonnaire, actrice emblématique de Cabourg et présidente du Festival du Film Romantique, qui a un fort attachement pour la ville et l’établissement.


Mais le Grand Hôtel, c’est aussi des scènes de films mémorables comme La Boum, le Coeur des Hommes ou encore Intouchables lorsque Omar Sy installe François Cluzet à la table du restaurant gastronomique, Le Balbec, et s’en va sur la promenade Marcel Proust.


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