Jean-Pierre Castaldi

Jean-Pierre Castaldi

Deauville et Castaldi une longue histoire


JEUNE HOMME, JEAN-PIERRE CASTALDI i venait dormir sur la plage de Deauville et prendre ses petits-déjeuners chez Miocque. Plus tard, le Festival du Film Américain lui permettra d’enchaîner 3 films aux Etats-Unis.


Deauville et la Côte Fleurie sont des endroits que vous connaissez bien.


Oh oui ! J’ai un certain âge. Moi et Deauville c’était il y a très très longtemps. C’était les premières escapades.

Les jeunes rêvaient d’aller à Deauville. On partait à plusieurs en voiture, on dormait au bout de la plage. A l’époque c’était encore possible. On dormait dans un sac de couchage à la belle étoile. On venait prendre un petit déjeuner Chez Miocque, sur la terrasse. A l’époque, c’était juste un petit bistrot. C’est comme ça que j’ai connu Miocque. Et puis après évidemment j’ai grandi, je suis devenu connu, je suis venu au Festival de Deauville plusieurs fois. J’ai été chez Lelouch dans son hôtel, j’étais invité par le Normandy, j’ai fait des tournois de tennis. Et ma sœur vit à côté de Trouville.


Parlez-nous de vos débuts.


Je suis né à Grenoble mais je n’y ai pas grandi. J’ai quitté Grenoble à l’âge de 2 ans pour l’Algérie jusqu’à 5 ou 6 ans. A Oran où ma grand-mère était. Ma grand-mère était Corse mais elle vivait à Oran. Mon grand-père était Grecque. A 5 ou 6 ans, je suis parti en Amérique du Sud jusqu’à l’âge de 13 ans. C’est pour ça que je parle espagnol et anglais. D’ailleurs j’ai tourné dans beaucoup de films américains. J’ai appris la langue très jeune. Et puis je suis rentré en France et j’ai fait les jésuites. Après, pour des raisons professionnelles, j’ai pris des cours de théâtre. A l’époque, on prenait des cours de théâtre sans vouloir être forcément comédien, c’était une façon d’apprendre à se tenir. Ca a été un coup de foudre. J’ai pris des cours chez René Simon, enfin j’ai été m’inscrire au cours Simon pour apprendre à parler en public et avoir de la tenue, à ressembler à un Cow-boy sud-américain. On a eu des invitations au théâtre, donc j’ai été au Théâtre Musical de Paris. ça a été un coup de foudre !


A quel âge avez-vous joué votre première pièce en tant qu’acteur professionnel ?


J’ai débuté le cours Simon à 20 ans en amateur. Et puis il m’a renvoyé. Mais j’étais quand même passé en 4 mois de postulant à élève. Il m’a toujours dit : « vous allez faire du cinéma ». Il se foutait de ma gueule. Après, j’ai pris quelques cours à droite à gauche et j’ai rencontré Pierre Arditi. J’ai été chez Viriot. Ensuite, j’ai dit à ma mère que tout ça ce n’était pas très sérieux mais que j’avais encore un cours à aller voir. Un copain m’avait dit qu’un mec formidable qui venait de la Comédie française, préparait les élèves au Conservatoire. C’est comme ça que j’ai rencontré Jean-Laurent Cochet. J’étais élève de Cochet ! C’est lui qui a formé Depardieu, Isabelle Huppert, tous les grands acteurs d’aujourd’hui, enfin de ma génération. Ils sont tous passés chez Cochet. Et j’ai fini la boucle « Jean-Laurent Cochet » il y a 3 ans en jouant un Guitry avec lui : Tu m’as sauvé la vie. Quarante et quelques années après, j’ai donc eu la joie de jouer 3 mois à Paris, plus 40 et quelques villes, en tournée, un Guitry avec Jean-Laurent Cochet, le spécialiste du Guitry. C’est mon bâton de maréchal !


Quels souvenirs gardez-vous de l’avant-première du film D’Artagnan que vous y aviez présenté au Festival Américain de Deauville ?


C’est une histoire assez extraordinaire car D’Artagnan à ce moment-là n’avait pas été très apprécié par les amateurs français de cinéma. Or, il est sorti aux Etats-Unis pendant la première soirée où on était à Deauville. Il est arrivé en tête de recettes. Il était numéro 1 aux Etats-Unis et sa carrière s’est un peu arrêté à cause du 11 septembre. Mais ça m’a permis d’enchaîner 3 films américains importants puisque dans D’Artagnan j’avais le 3ème rôle du film, je jouais Planchet. J’avais 50 et quelques jours de tournage. Après j’ai enchaîné avec The extremists où j’avais encore une cinquantaine de jours de tournage. Puis j’ai fait un film qui s’appelle Georges et le dragon avec Patrick Swayze et Michael Clarke Duncan de La ligne verte. Donc Deauville m’a permis d’enchainer 3 films américains !


Vous êtes un homme de théâtre, un acteur de cinéma et un homme de télévision. Avez-vous une préférence ?


La grande différence pour moi, la vraie grande différence entre le cinéma, le théâtre et la télévision, c’est qu’au théâtre on est confronté le soir au public. C’est quand même royal. Au théâtre, la sanction est immédiate. Les gens se marrent ou ne se marrent pas. Ils sont contents ou ils ne sont pas contents. Un film c’est 1 an après qu’on juge les résultats. Tous les acteurs reviennent invariablement au théâtre un jour ou l’autre.





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