Julie Piétri

Julie Piétri

Star des années 80


ELLE FUT L’AUTEUR ET L’INTERPRÈTE du célèbre tube des années 80, Eve lève-toi. Rencontrée à Cabourg lors du Festival du Film, Julie Piétri évoque ses années succès avec une ferveur et un plaisir non dissimulés.


Vous venez souvent au Festival du Film de Cabourg ?


Non pas vraiment. J’ai fait le festival à ses débuts et puis j’ai eu tellement de tournées ! Manon, ma fille, a fait des études de cinéma et travaille chez Suzel (ndlr : Suzel Piétri, organisatrice du Festival du Film de Cabourg). Pour l’instant elle apprend. C’est elle qui est en charge de la sélection de courts-métrages et de la présentation. On dirait qu’elle a fait ça toute sa vie. Elle est à l’aise, c’est sa passion.


Et vous le cinéma ne vous a jamais tentée ? 


J’aurais adoré ! Je pense qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. J’ai dit à Danielle Gain, qui est une excellente agent d’acteurs, « si tu as un truc à me faire faire, vas-y. Avant de crever j’ai envie de faire des trucs rigolos. » 


Comment expliquez-vous que les tubes des années 80 aient encore du succès aujourd’hui ? 


Ca fait partie des années de liberté. La liberté de composer comme on veut. Ça n’a rien à voir avec l’insouciance. Quand j’ai écrit Eve lève-toi, le texte n’avait rien d’insouciant. Il est extrêmement féministe.

 Je pense avoir été le porte-parole de toutes les femmes. La musique était très orientale. Elle mélangeait les cultures. Les radios n’étaient pas encore formatées et les radios libres venaient d’éclore. Tout était permis. Tu voulais faire un truc rigolo, marrant, comme Début de soirée « tu tapes, tapes, tapes », tu le faisais. Tu voulais faire un truc un peu plus porteur comme Eve lève-toi, tu le faisais.


Comment avez-vous écrit cette chanson ?


Le show business des années 80 vous imposait souvent des chansons, « tu es sous contrat, fais ce qu’on te dit ». J’en ai eu ras le bol. J’ai tout cassé. Je voulais ma liberté et écrire ce que je voulais. J’ai brisé mes chaînes et j’ai chanté un chant de liberté pour la femme sur une musique orientaliste. Parce que je suis pour le mélange des cultures. Il faut continuer d’avancer dans ce sens malgré les reculades en ce moment. La musique, le cinéma, la peinture, la danse, l’art en général, la littérature, ce sont des avancées pour le public. La musique réunit les gens malgré les épreuves.


Une journée type de Julie Piétri ressemble à quoi ?  


Après avoir bu mon jus de citron tiède dans un peu d’eau, pris mes vitamines et bu 3 ou 4 cafés, c’est de donner toutes mes idées à mon manageur pour essayer de prendre tel et tel chemin, de faire telle et telle chose. Je prépare un album dont la sortie est prévue fin 2019 parce qu’il faut aussi passer le Star 80 cette année au Stade France. C’est encore du très lourd. En fin de journée, je prépare ma valise et je prends la route, le train ou l’avion pour aller faire un concert ou plusieurs. Je fais 120 concerts par an ! Je suis sur la route tout le temps. Je pars aussi à l’île de la Réunion en Guadeloupe, à Maurice, au Liban. Je pars avec mon régisseur et mon équipe, mes musiciens et mes choristes. C’est la vie de saltimbanque que j’adore. Je ne pourrai pas arrêter. Quand je serai grande, je ferai Annie Cordy ou Line Renaud. J’ai 63 ans. Je suis vieille mais je ne le sens pas. J’ai un peps pas possible !



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