Julie Zénatti

Julie Zénatti

"On dormait sur la plage en attendant le bus du matin"


ELLE SERA EN CONCERT LE 30 AVRIL à la Sall’in de Cabourg. Pour Julie Zénatti, la Côte Fleurie est loin d’être inconnue.


Vous avez fait partie de l’aventure Notre Dame de Paris. Quels souvenirs en gardez-vous ? 


Des souvenirs en noir et blanc car c’était il y a plus de 15 ans ! C’est grâce à Notre Dame de Paris que j’ai pu faire 6 albums. Cela reste une aventure incroyable et magique ! Je faisais mes premiers pas sur scène alors que je n’avais que 16 ans. J’étais insouciante face à cet énorme spectacle qui nous a permis à tous, que cette passion devienne notre métier. 


Vous serez en concert le 30 avril à Cabourg. Connaissez-vous la cité des romantiques ? 


Oh oui ! Mes parents nous y emmenaient très souvent lorsque nous étions petites, ma soeur et moi. Ensuite ado, vers 15 ans, j’ai eu la chance d’avoir une très bonnes amies qui avait une maison vers Honfleur. On partait entre copines très souvent. C’est là que nous avons eu nos premiers moments de liberté, nos premiers flirts quand on partait sans nos parents et qu’on sortait en boîte de nuit, aux Planches. Aucune de nous n’avait le permis. On partait de Honfleur, on prenait le bus et la boîte fermant à 4h du matin, on prévoyait toutes des sacs avec des vêtements chauds et des couvertures. On dormait sur la plage en attendant le bus du matin qui passait il me semble vers 6h30.


Parlez-nous de votre 6ème album Blanc.


C’est l’album du renouveau parce que entre le précédent et celui-ci, il s’est passé 5 ans. C’était la première fois que je laissais passer autant de temps. Je me suis beaucoup baladée pour aller chercher des chansons, de nouveaux auteurs, des compositeurs. Pendant pratiquement 3 ans et demi, j’ai simplement écrit des chansons sans forcément avoir pour but de faire un album. C’était plus une envie de faire de la musique. Et finalement, en écoutant tout ce travail fait avec les uns et les autres, je me suis rendue compte qu’il y avait une vraie ligne directrice, un vrai thème principal. Et d’un coup ça me semblait assez cohérent de pouvoir les mettre les unes après les autres et de pouvoir en faire un album. 


Pourquoi avoir souhaité y partager une chanson avec Grégoire ? 


Parce que je l’adore ! J’adore sa voix, j’adore sa discrétion, la personne qu’il est. Je le trouve fin, intelligent, très artistique et puis j’étais très curieuse de voir ce que nos deux voix pouvaient faire ensemble. Quand j’ai eu la chance qu’il accepte et que nos deux voix se mélangent, j’ai dit « Whaouh je ne me suis pas trompée ! » Il a cette voix très profonde, très intense et en même temps il n’a pas besoin d’en faire beaucoup pour que cela soit magique. Et je ne concevais pas d’enregistrer dans cet album, une chanson qui parle de rupture sans pouvoir la partager. 


Lors d’une interview, vous disiez être devenue un artisan de la musique. Cela signifie quoi ?


Il y a 5 ans j’ai quitté ma maison de disque mère, celle dans laquelle j’avais signé à 16 ans. Ce fut difficile mais je suis partie parce qu’on ne s’aimait plus assez pour continuer à travailler ensemble. Et puis surtout toutes les personnes qui étaient à l’origine de ma signature, n’étaient plus là. Je suis partie sans plan B, en me disant que c’était mieux pour l’artiste que j’étais de récupérer une sorte de liberté, sans plus aucune pression liée au marché de la musique. Il fallait que je récupère ma liberté d’artiste pour que mon envie de chanter prime avant tout. Je suis partie et j’ai simplement cherché sur Facebook et sur Twitter, des auteurs et des compositeurs un peu différents, avec qui je n’avais pas forcément travaillés, qui ne sont pas forcément dans le circuit dans lequel j’évolue. J’ai pris des trains, ma voiture, des avions pour aller à leur rencontre en leur disant « Bonjour je m’appelle Julie, je suis chanteuse et j’aimerais bien que l’on fasse des chansons », sans avoir l’idée d’un album. C’est en ce cens que j’avais l’impression d’être un artisan. J’avais le projet de chanter, mais pour moi la finalité n’était pas de faire un album. Pour moi la finalité c’était la rencontre. C’est pour ça aussi que ça a mis beaucoup de temps, parce que j’avais besoin de ce temps pour me reconstruire artistiquement, avec envie. 




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