Jérôme garcin

Jérôme Garcin

Un homme passionné à la recherche du temps


C’EST UN HOMME PASSIONNÉ. Par son métier, le journalisme, par l’écriture, par la culture, par le cheval, par la Normandie et par la vie. Jérôme Garcin est également un amoureux de Deauville et de Trouville. Deux villes auxquelles il voue une admiration particulière mais pour des raisons totalement différentes. 


Vous partagez votre temps entre Paris et le Pays d’Auge. D’où vous vient cet attachement pour ce petit coin de Normandie ?

J’ai passé mon enfance dans le Bessin, à Saint-Laurent-sur-Mer. On est revenu par hasard tout début des années 90, à Trouville où on est tombé amoureux du lieu, de la ville. Et c’est là qu’on s’est pris, quand je dis « on » c’est la famille entière, ma femme Marie, moi et nos enfants, de passion pour le cheval. Et un jour on a quitté Trouville pour aller à l’intérieur du Pays d’Auge près de Lisieux, pour être plus près des chevaux. Et puis on est allé près de Pont-l’Evêque pour être près des chevaux et de la mer. Mais mon attachement de plus en plus grand à la Normandie, c’est aussi parce que c’est le seul endroit où j’écris pour moi. Je laisse de côté Le Masque et La Plume, je laisse de côté L’Obs, pour écrire mes livres que je ne peux concevoir et n’écrire et ne rêver et n’imaginer que sur cette côte normande qui est inspiratrice.


En quoi le cheval vous fascine-t-il ?

Parce qu’il est beau, parce qu’il est exaltant, parce que c’est une relation qui est incroyablement sensible avec lui. Et pour tout vous dire, je pense que mon amour pour le cheval est à la hauteur de la réconciliation que j’ai pu faire avec lui puisque mon père s’est tué d’une chute de cheval en forêt à 45 ans. J’en avais 17. Il adorait le cheval. Donc je me suis éloigné, j’ai repoussé le cheval, je l’ai ignoré, je l’ai détesté parce qu’il avait tué mon père tout simplement et c’est ensuite que je l’ai redécouvert et là j’ai compris que je faisais fausse route, que cet animal avait été très important pour mon père, qu’il l’avait aidé, sauvé aussi peut-être d’un drame qu’allait être la mort accidentelle de mon frère jumeau. En fait, je suis reconnaissant des ultimes moments de liberté qu’il a pu donner à mon père. 


En Normandie, à quoi ressemble votre journée type ?

C’est de manquer toujours de temps parce que si je veux faire tout ce que j’aime, c’est-à-dire écrire, monter, me promener, faire les courses, les marchés, m’occuper de mes petits-enfants … je n’ai jamais assez de temps. Donc voilà, la journée type elle change tout le temps. Si je décide de monter à cheval, d’aller galoper sur la plage, l’espace-temps est tout d’un coup différent parce qu’il faut prendre le temps d’y aller. Mais ce qui me frappe aussi, c’est l’évolution de cette région. Il y a une offre culturelle qui est unique en son genre. Les Franciscaines sont un chef d’œuvre de culture populaire. On passe notre temps à aller voir des expos, des concerts. Pour quelqu’un comme moi qui vit de la culture, c’est une région qui est absolument inestimable. 


Et vous êtes plutôt Deauville ou Trouville ?

J’ai été, autrefois, exclusivement Trouville et je suis devenu maintenant Pont des Belges. C’est-à-dire que je suis vraiment les deux à la fois. A Deauville, Philippe Augier a fait un travail culturel exceptionnel dont la consécration sont les Franciscaines. Si vous allez à Trouville, vous verrez que le lieu qui est charmant, qui a une historie culturelle très forte, ne donne pas du tout une offre comparable. En revanche, aller dîner et s’y promener, c’est merveilleux. Maintenant, le cavalier que je suis peut galoper sur la plage de Deauville, mais il n’a pas le droit de le faire sur la plage de Trouville. Donc vous voyez, c’est pour ça que je suis les deux à la fois.




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