la station

La station née à l'ombre des villas


C'EST LA CONSTRUCTION du premier hôtel en 1952, par un certain Lepareur, négociant à Paris, qui va véritablement lancer la station (actuelle villa « Les Tourelles », rue de Strasbourg). La première villa, la villa Durenne, est érigée deux ans plus tard. Admirablement située face à la baie de Seine, elle est commandée par Pierre-Michel-François Chevalier dit Pitre-Chevalier alors rédacteur en chef du Figaro, et abrite l'office de tourisme depuis 1972.


Dans la foulée (1855), séduit par les lieux Félix Pigeory achète 100 000 m2 de terrain destinés à la construction de somptueuses villas, fait édifier le casino, l'Etablissement des bains en bordure de mer et trace le plan de la future cité balnéaire. L'architecte parisien choisit de développer la station du côté des falaises. Il y conçoit des propriétés sur les hauteurs, comme des parcelles traversantes entre deux rues. Une typologie qui sera reprise dans d’autres quartiers. Les différences de niveaux, mais également l’architecture dissymétrique des villas, contribuent à donner une image riche et pittoresque du site.


Vers 1870 apparaissent les folies architecturales : du simple chalet aux compositions sophistiquées de style néo-Louis XIII qui donnent parfois aux villas des impressions de châteaux. Epis de faîtage, crêtes de toit en zinc et dentelles de toiture marquent le caractère élancé des bâtisses.


Dans le centre-ville, les premières grandes villas sont construites dans la zone marécageuse. Une évolution vers l'Est qui s'intensifie avec l'arrivée du train et l'ouverture de la ligne Trouville-Cabourg (1882).


Autre particularité architecturale, la villa Miramar, anciennement « Le chalet Harel », qui surplombe les villas alignées sur la digue. Aisément reconnaissable à sa tour rectangulaire et ses boiseries blanches et bordeaux, elle n'est autre que le pavillon chinois de l'exposition universelle de 1878 à Paris. Démonté, il fut ensuite acheminé en train jusqu'à Villers-sur-Mer.

Point d'orgue de l'urbanisation, avec ses fenêtres à meneaux et sa brique typique de l'architecture balnéaire, l'Hôtel de Ville d'influence néo-classique, marque toute l'ambition et la prospérité d'une station balnéaire de la Belle Époque.


Autant d'atouts qui, avec la vogue nouvelle des bains de mer, attirent de nombreux estivants. Des personnalités des lettres, des arts et de la politique fréquentent cette plage aristocratique : la comtesse de Béarn, fille du banquier Demachy, Marte Chenal, cantatrice qui s'illustra en chantant la « Marseillaise » en 1918 sur les marches de l'Opéra de Paris, le peintre Paul Huet, les compositeurs Alfred Bruneau et Charles Koechlin… La station balnéaire est lancée.



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