Laurent Mariotte

Laurent Mariotte

"Ma passion vient de la campagne et de la nature"


PRÉSENT DEPUIS BIENTÔT 15 ANS dans le paysage médiatique, Laurent Mariotte régale. Le chroniqueur culinaire distille la recette de bien manger en respectant les saisons et les hommes qui se cachent derrière chaque produit. De passage dans le Pays d’Auge, il s’est confié sur son amour pour la cuisine.



À la télévision, à la radio, dans vos livres et même dans votre magazine, vous partagez votre passion pour la cuisine.

D’où vous vient-elle ?

Je partage ma passion pour la cuisine et surtout pour les produits de saison parce que je suis fils de paysan et petit-fils de paysan sur 4 ou 5 générations, tant du côté de mon père que celui de ma mère. Voilà, elle vient de là ma passion. Ça vient de la campagne et de la nature. D’avoir été élevé, beaucoup par mes grands-parents, dans un petit village avec trois potagers qui nous permettaient de vivre pratiquement en autosuffisance alimentaire.


Pour votre magazine, vous partez à la rencontre de producteurs locaux. Quel est l’objectif ?

Montrer que derrière ce que nous mangeons, derrière les produits de saison, derrière les viandes, les légumes, les poissons, il y a des êtres humains qui se donnent du mal pour nous faire du bien. C’est ça l’idée. C’est d’aller à la rencontre des producteurs et de montrer tout l’écosystème qu’il y a derrière les produits que nous consommons, de montrer le travail, la diversité, les modes d’élevage, les cultures, la richesse et la diversité des légumes en fonction des saisons par exemple. L’émission Petits Plats en équilibre sur TF1 va avoir 14 ans et depuis le début, elle ne propose que des produits de saison. Vous ne verrez jamais une tomate entre le mois d’octobre et le mois de juin par exemple. C’est Alain Chapel, qui est un de nos plus grands Chefs, qui disait tout le temps : « la cuisine c’est bien plus que des recettes ». C’est ça. C’est l’agriculture. C’est tout ce qu’il y a derrière aussi.


Lors de votre venue dans le pays d’Auge, quels producteurs avez-vous rencontrés ?

On a fait rouvrir le Cabaret Normand à Villerville, qui est une institution dans laquelle a été tourné Un singe en hiver, le film d’Henry Verneuil. J’avais envie de faire un beau moment de table, convivial comme on pourrait le faire en famille ou entre copains, avec des producteurs locaux. Donc il y avait des producteurs de livarot, des producteurs de cidre bien entendu. Il y avait des épicières de Chez Manou à Villerville, une petite épicerie de village. Elles travaillent avec des producteurs locaux qui font des rillettes de sardine et de maquereau. L’idée était de montrer, là aussi, une partie de la gastronomie locale parce que c’est vrai que le pays d’Auge est riche en gastronomie.


Et en quoi les produits de saison sont importants pour vous ?

C’est important parce que ça permet de faire des économies. Déjà les légumes de saison sont, à moins qu’il y ait les aléas climatiques, abondants donc abordables, et en ce moment où on est confronté tous à l’inflation et au panier alimentaire qui a pris 15%. Ce n’est pas négligeable. Ça permet également de varier notre alimentation parce qu’on n’a pas les mêmes besoins au niveau de l’organisme en été qu’en hiver, au printemps qu’en automne. Les saisons sont là naturellement pour nous faire du bien avec des produits différents. Elles permettent de manger varié et équilibré naturellement.


C’est quoi pour vous un plat réussi ?

« Un plat réussi c’est un plat qui est fait avec des sentiments ». C’est une phrase de mon camarade Yves Camdeborde qui est avec moi sur Europe 1 à La Table des Bons Vivants. Il faut y mettre du sentiment. Il faut se faire plaisir déjà quand on est en cuisine. Il faut être un peu égoïste, il faut penser à soi et bien sûr il faut faire plaisir aux autres aussi. Un plat réussi, c’est y mettre de l’attention. Ce n’est pas forcément faire compliqué. C’est faire simple avec des produits qu’on a envie de travailler, un assaisonnement, des textures, des cuissons qui font envie.

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