Le plus illustre des estivants Cabourgeais

Le plus illustre des estivants Cabourgeais


SI CABOURG A INFLUENCÉ MARCEL PROUST, Proust y a également laissé de nombreuses empreintes : prix Marcel Proust, promenade Marcel Proust, place Marcel Proust, collège Marcel Proust ... Des villas portent aussi des noms se rapportant à son œuvre : Swann, Balbec… Mais d’où vient l’attachement du plus grand romancier français du XXe siècle pour la cité des romantiques ?

En 1880, alors âgé de 9 ans, Marcel Proust est victime d’un asthme chronique. La maladie évolue et le fragilise, mais l’enfant qui vit à Paris quartier d’Auteuil, est entouré d’un père et d’une mère très aimants. La disparition de cette dernière en 1905, le plonge dans un profond chagrin : « Ma vie a désormais perdu son seul but, sa seule douceur, son seul amour, sa seule consolation. » Sa santé empire irrémédiablement. 



Début 1907, il lit dans Le Figaro (où il écrit régulièrement des chroniques) qu'un hôtel avec tout le confort moderne ouvre en juillet à Cabourg : le nouveau Grand Hôtel. En souvenir des jours heureux passés enfant sur la côte normande, il décide d'y séjourner. Son asthme se calme. Il peut enfin sortir : « Depuis que je suis ici, je peux me lever et sortir tous les jours, ce qui ne m'était pas arrivé depuis 6 ans » (lettre à Madame de Caraman-Chimay - Août 1907).

Il reviendra à Cabourg chaque été de 1907 à 1914. Ces séjours inspireront des pages inoubliables d'À la recherche du temps perdu, notamment dans À l'ombre des jeunes filles en fleurs et Sodome et Gomorrhe.

Client difficile, il vit au même rythme qu'à Paris : travail d'écriture la nuit, sommeil le jour. Il dîne le soir tard dans la vaste salle à manger avant de jouer parfois (et de perdre souvent) au baccara, au Casino voisin. Si le temps le permet, il visite parfois ses amis en villégiature sur la Côte. 

En 1913, il publie à compte d'auteur Du côté de chez Swann chez Grasset. Cette même année, il retrouve Alfred Agostinelli, son ancien chauffeur de Cabourg qui devient aussitôt son secrétaire et qu'il installe chez lui. Mais Agostinelli part l'année suivante pour le midi et meurt noyé, le 30 mai 1914 au large d'Antibes. Proust, malade, est bouleversé. Il ne reviendra plus à Cabourg après 1914.

Il faut attendre 1918 pour que La Nouvelle Revue Française publie À l'ombre des Jeunes Filles en Fleurs, roman qui lui vaut le Prix Goncourt en 1919 et la gloire. L'infection pulmonaire s'installe. Marcel Proust meurt à paris le 18 novembre 1922 d'une pneumonie.

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