Mathieu Madénian

Borderline ?

DE PASSAGE SUR LA SCÈNE du théâtre du Casino Barrière de Deauville, l’humoriste, comédien et chroniqueur présentait en avril dernier, son dernier spectacle. Juste le temps d’une interview …

Parlez-nous de votre spectacle En état d’urgence ?

C’est un peu compliqué de résumer un spectacle qui dure une heure et demie en deux minutes. C’est un spectacle qui est très marrant. C’est mon deuxième spectacle mais il change tout le temps. Ce que je peux dire c’est que les gens ne sont pas déçus. C’est un spectacle que je suis très fier de jouer depuis 3 ans. 

Quel le pitch de ce spectacle ? 

C’est l’histoire d’un mec de 40 ans, un peu paumé entre 2 générations : la génération de mes parents et la génération des gamins qui arrivent, qui sont surprotégés parce qu’ils font du vélo avec des casques mais par contre on peut les laisser sur internet pour aller voir du porno en 13 secondes. Mais c’est un spectacle qui parle également du fait d’avoir 40 ans, des procès que j’ai eu à cause du premier spectacle, de la télé en général, de Charlie Hebdo. C’est un spectacle de stand up pur. Ce sont plusieurs sujets qui s’entremêlent de manière totalement naturelle. 

Y-a-t-il selon vous des sujets dont on ne peut pas rire ? 

(Rires) En fait, je pense que les gens ont besoin de nos jours de digérer l’actualité.

Quand tu as l’affaire Grégory qui ressort, tu peux faire le nombre de blagues que tu veux faire sur le petit Grégory, les gens ont accepté ces blagues. Par contre tu fais les mêmes sur la petite Maëlys, et là ça va plus du tout. Pourtant c’est le même drame : 2 enfants qui ont été tués. C’est juste le laps de temps qu’il faut aux gens pour digérer une information et pour pouvoir en rire. Le problème c’est que moi je réagis sur l’actualité, donc automatiquement. Je fais des blagues qui me viennent sur une affaire précise. Donc la question est : est-ce-qu’il y a des limites ? Les limites c’est les gens qui se les donnent. Moi je ne m’en donne pas.

Donc vous ne pratiquez pas l’auto-censure ? 

Non, et je n’ai pas l’impression d’être borderline. Je ne cherche pas à l’être. Je suis juste Mathieu Madenian. C’est déjà compliqué de l’être !

Quels sont les humoristes qui vous font rire aujourd’hui ? 

Il y a mon copain Thomas VDB qui me fait beaucoup rire. On est amis à la base et notre duo c’est fait tout seul. C’est une rencontre amicale qui s’est transformée en rencontre professionnelle. Oldelaf me fait beaucoup rire aussi. Une fille qui s’appelle GiedRé et plein de gens qui jouent actuellement au Paname Art Café. C’est mon Comedy Club. Je l’ai monté à Paris. Ce sont des petits jeunes qui sont très très marrants. 

Dans la vie quotidienne, Mathieu Madénian est-il drôle ? 

Drôle je ne sais pas. Mais je suis normal. Oui je pense être marrant. Je ne fais pas partie des comiques qui ne se rendent pas compte qu’ils ont une chance incroyable, qu’ils font un métier incroyable et qu’ils gagnent bien leur vie.

Connaissez-vous la Côte Fleurie ?

J’ai joué à Honfleur pour le Festival Estuaire d’en rire. Je m’étais beaucoup amusé. Je connais un peu Deauville, Trouville, Honfleur. Quand t’es de Paris et que tu as 2 jours, tu vas te balader là-bas. 

J’aime aller manger des moules marinières sur le port.