Michel Drucker

Michel Drucker

« J’ai beaucoup d’amis sur la Côte Fleurie » 


L'ANIMATEUR PRÉFÉRÉ des français sera sur la scène du casino de Villers-sur-mer le samedi 19 septembre pour présenter son deuxième spectacle. Celui où il convoque un Michel Drucker âgé de 35 ans. 


Parlez-nous de ce deuxième spectacle, « De vous à moi » ?

Je voulais faire quelque chose de complètement nouveau. L’idée est née d’une affiche imaginée par ma fille. Celle du jeune Drucker qui regarde l’ancien. Quand on a vu le résultat, on s’est dit que l’idéal serait que les 2 soient sur scène. On a essayé de doubler les images de moi à 35 ans, mais cet n’était pas concluant. Alors on a trouvé un autre système : le décor c’est un écran de télévision tout en hauteur, et à une dizaine de reprises, le Drucker des années 80 s’adresse à celui d’aujourd’hui et vice-versa. Leurs courts échanges ont pour but de tourner une page d’un chapitre pour en raconter un autre.


C’est un spectacle empreint de nostalgie ?

La première partie c’est plutôt de l’humour puisque je rends hommage aux humoristes qui osaient des choses qu’on ne pourrait pas faire maintenant. Il y avait une audace et une insolence incroyables ! Je rends hommage à Le Luron, aux Nuls, à Desproges, à Gainsbourg, à Coluche. Je parle aussi des rapports très forts qu’un homme de télévision a avec les téléspectateurs, à travers plusieurs anecdotes qui sont tellement drôles et émouvantes que j’en fais presque des sketchs. Je parle de rencontres très surprenantes avec des politiques comme l’interview de Mme Clinton aux Etats-Unis pendant l’affaire Monica Lewinsky. Je raconte aussi des choses un peu plus graves comme la disparition de Pierre Bérégovoy. J’ai également imaginé ma nécro, mais je la fais de façon humoristique bien sûr. Et puis bien entendu, il y l’hommage à Johnny, un Johnny drôle pour que l’on termine par un éclat de rire et pas par de la nostalgie. 

Quelles sont les grandes difficultés que vous avez eues à surmonter dans votre carrière ?

La difficulté était de commencer jeune. Quand on commence très jeune, la vie est deux fois plus longue. J’étais un des plus jeunes de la télé à l’époque. Au lieu de me réjouir d’être à l’antenne à 22 ans, ça m’a angoissé plus qu’autre chose. Je me demandais si je serai encore à la télévision à l’âge des anciens comme Léon Zitrone qui m’ont appris le métier. Ça me paraissait déjà énorme de faire une carrière de 20 ans à la télévision. Après ça a été de m’inscrire dans la durée sans être à la mode, parce qu’être à la mode c’est être démodé très vite. C’est pour ça que j’ai changé beaucoup d’émissions qui n’avaient rien à voir les unes avec les autres. 


Que vous procure la scène que votre métier d’animateur ne vous procurait pas ? 

Ça n’a rien avoir, c’est un autre métier. Je voulais savoir ce que tout ceux que je présente depuis des années et qui sont seuls sur scène, ressentent. Car le one man show, le stand-up, c’est un exercice extrêmement périlleux. J’ai voulu le tenter. On est plus proche du métier de comédien et c’est une décharge d’adrénaline incroyable. J’ai un trac épouvantable avant d’entrer sur scène. Je suis liquéfié. C’est pas le même trac que la télé où je ne suis pas tout seul, j’ai des gens autour de moi.


Vous avez fait vous études à Caen et à Honfleur.

Mes études ? Elles étaient courtes. Je ne suis pas resté longtemps ni à Caen, ni à Honfleur où je suis allé au lycée Albert Sorel. J’y ai fait 2 trimestres pas plus pour passer mon bac, que je n’ai finalement pas passé. C’était un lycée sévère, avec des gens qui redoublaient, qui triplaient et qui avaient échoué au bac dans les lycées parisiens.

 

Quels souvenirs gardez-vous de la Côte Fleurie ? 

Je n’en ai pas un bon souvenir quand j’étais au lycée à Honfleur car j’étais consigné pratiquement tous les week-ends. Mais j’aime beaucoup la Côte Fleurie. J’ai fait plein d’émissions à Deauville pour le Festival du film américain. J’y ai beaucoup d’amis comme Claude Lelouch qui est très attaché à cette côte normande. J’aurais aimé que mes professeurs d’Honfleur, qui ne sont plus là, assistent à mon spectacle. Ils verraient que j’ai fait des progrès et que même si je n’avais pas à 16 ans la mémoire que j’aurais dû avoir pour passer mes examens, finalement je l’ai utilisée d’une autre manière.


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