Michel Onfray

Michel Onfray

Son université est à Deauville


DEPUIS LE DEBUT DE L’ANNEE, le philosophe et essayiste normand, Michel Onfray donne ses conférences dans le cadre de son Université Populaire au Centre International de Deauville. Traduit dans plus de 25 pays, il a publié plus de 90 ouvrages.


Quelle est la genèse de votre Université Populaire ? 


C’était en 2002. Jean-Marie Le Pen venait d’arriver au second tour des présidentielles et j’ai estimé qu’il manquait en France des lieux de débats authentiques pour créer les véritables conditions de la démocratie qui sont l’acquisition d’informations, le débat et la délibération.

J’ai démissionné de l’éducation nationale pour créer cette Université Populaire.


Vous rassemblez plus de 1000 personnes à chaque conférence. Comment expliquez-vous un tel succès ?


Si l’on s’adresse à l’intelligence des gens, on obtient leur intelligence. Si l’on s’adresse à leur penchant à la bêtise ou à la grossièreté, on obtient grossièreté et bêtise. Des émissions de télévision à succès donnent chaque jour la preuve de cela ... Nous sommes tous bénévoles et l’on sait désormais que ce qui anime les acteurs de l’UP c’est un réel désir d’éducation populaire sans aucune arrière pensée. 


Qu'est-ce qui vous intéresse dans cet exercice ?


Je suis originaire d’un milieu modeste. Mon père était ouvrier agricole et ma mère, femme de ménage. La culture a été pour moi un instrument d’émancipation après quelle m’eut été offerte par mon vieux maître de philosophie antique à l’université de Caen, Lucien Jerphagnon. Depuis, je restitue en donnant à d’autres ce que j’ai reçu quand je n’avais pas 20 ans.


Comment choisissez-vous le sujet des conférences ?


Ce sont d’abord des cycles : la contre-histoire de la philosophie m’a occupé pendant 13 années. Il s’agissait d’enseigner une autre histoire des idées que celle qu’on enseigne habituellement. J’ai donc revu 25 siècles de philosophie et j’ai raconté mes trouvailles… Je viens d’entamer un nouveau grand cycle intitulé Brève encyclopédie du monde qui me permet d’envisager un nouveau chantier. Dans la partie Décadence, je raconte notre civilisation de sa naissance à sa disparition. 


Depuis le début de l'année, c'est à Deauville qu'elles ont lieu. Pourquoi ce choix ?


Parce que l’université de Caen a voté massivement contre la location d’un amphithéâtre pour que j’y fasse mon cours. Et que la ville de Caen n’a pas pu trouver un lieu adéquat en ville pour moi. En revanche la ville de Deauville m’a facilité la vie en me proposant d’intervenir au CID.

Quels sont vos grands projets pour 2018 ?


Fêter la publication de mon centième livre, accompagner la parution de 5 ou 6 livres, en écrire quelques autres, donner la suite de mon séminaire à l’UP, finaliser un cahier de l’Herne qui m’est consacré, puis travailler à 2 films, un documentaire pour la télévision sur la présence du poète Victor Segalen en Polynésie et un film pour le cinéma dont je parlerai le temps venu.

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