Muriel Marck

Muriel Marck


« JE PENSAIS QUE LE VIN était indissociable de la gastronomie, j’en suis aujourd’hui convaincue ». Lorsqu'elle n'est pas au SaQuaNa, Muriel Marck, sommelière du seul restaurant normand doublement étoilé au guide Michelin, se trouve dans un vignoble ou fréquente les allées d'un salon du vin. A seulement 26 ans, celle qui veille à la destinée de la cave du célèbre établissement gastronomique honfleurais, est une boulimique de travail. La jeune femme abreuve sa soif de connaissances viticoles sur le terrain. « J'aime rencontrer les viticulteurs. J’ai besoin de comprendre sur place », explique-elle. « Le vin, mon travail, c'est un partage entre ce que fait le vigneron et ce que le chef propose ici sur table ».


Un partage que Muriel Marck a très vite compris et vérifié au fil de son parcours professionnel, même si au début du chemin, le vin n'était pas sa tasse de thé. L'Alsacienne s'était plutôt orientée vers le service en salle, et son BTS d'hôtellerie-restauration en poche, elle a rapidement travaillé dans les grandes maisons. L'Evian Royal Resort à Evian-les-Bains ou encore Le Mont Cervin Palace à Zermatt font partie de celles-là, tout comme L’Arnsbourg à Baerenthal en Moselle, trois macarons au guide Michelin.


Tout se passe bien, mais au fil du temps son attirance pour le vin se fait de plus en plus grande. « Cela m’embêtait de servir des mets et de ne pas savoir quel vin allait les accompagner », confie-t-elle. Une frustration que la Honfleuraise d'adoption va maîtriser, contrôler, en échangeant avec ceux dont c'est le métier dans chacun des établissements où elle fait ses gammes.

Un voyage au pays des kangourous et une saison dans les vignes australiennes plus tard, elle pose ses valises chez Bras à Laguiole dans l'Aveyron, trois étoiles dans le célèbre guide rouge. Lorsqu'elle quitte le plateau d'Aubrac, c'est pour s'envoler vers le Japon. Mais elle reste proche de Michel Bras et de Sébastien, son fils aîné, et intègre leur restaurant de l'île d'Hokkaïdo au Japon, le Toya. Sans le savoir, Muriel Marck marche dans les pas d'un certain Alexandre Bourdas, chef du SaQuaNa...


À son retour, c'est décidé, elle veut faire du vin son métier. Alors la jeune femme reprend ses études en alternance. Au programme : géographie des vignobles et approche de l’oenologie. Consciencieuse, elle retourne dans son Alsace natale « pour comprendre » son terroir, un terroir qu’elle connaît.
C'est ce long chemin dont elle s’est nourrit qui l'a conduite au SaQuaNa. Elle y est dans son élément. « La cuisine d’Alexandre Bourdas est une cuisine qui me ressemble, une cuisine liée à ses origines aveyronnaises, à sa personnalité et à ses souvenirs, une cuisine à base de produits frais, un menu qui change tous les jours en fonction du marché… » énumère la sommelière. « Il travaille les produits de la mer, est très attaché aux cuissons et propose des jeux de texture... Il faut savoir trouver le vin qui s’adapte à cela tout en respectant la volonté du client ».


C'est justement ce que Muriel Marck adore : trouver l’inattendu, surprendre. Et lorsque la magie opère, elle peut même redescendre en cave, revenir avec une bouteille qui ne figure pas à la carte des vins au verre et l’ouvrir spécialement pour vous faire plaisir. « C’est un voyage », aime-t-elle à répéter. « Il faut se laisser guider ». 

Au SaQuaNA, les guides s’appellent Alexandre Bourdas et Muriel Marck.



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