Palace deauvillais

Le palace deauvillais dévoile ses secrets


APRÈS 6 MOIS DE FERMETURE, l’Hôtel Normandy rouvre ses portes ce 29 avril. Les 20.000 m2 du premier établissement du groupe Barrière ont été entièrement rénovés. Si en 100 ans d’existence, le palace deauvillais avait déjà subi quelques travaux, il n’avait en revanche jamais été vidé de fond en combles. Les chambres ont été mises à nu, les espaces communs débarrassés, le mobilier stocké dans un endroit tenu secret et les habitués contraints, le temps d'une saison, de prendre de nouvelles habitudes au Royal, tout proche. 


8.400 m² de tissus ont été arrachés. 5.450 m² de moquette retirés. Et dans cet immense chantier chargé d'histoire, des surprises. Des exemplaires de l’ancien journal Comœdia, datés d'août 1911, ont été découverts. Le quotidien d'information culturelle évoque notamment dans l'un des numéros, une « superbe arroseuse automobile » de Dion-Bouton, destinée à l'entretien des rues et places de Deauville, « la coquette et renommée plage normande ». 


Et au troisième étage de l’hôtel, derrière la toile de Jouy, sur le mur Est du couloir face aux chambres 337 et 338, les artisans ont découvert un important portrait masculin. Réalisé à la peinture au peigne ocre-brune, ce visage d’homme de 161 centimètres de haut sur 98 centimètres de large, a aussitôt été expertisé. Le nom du peintre Georges Braque a été évoqué, son père ayant été peintre-décorateur dans une entreprise de peinture en bâtiment au Havre, il aurait pu travailler à la construction du Normandy. Mais l’hypothèse a dû être écartée car Charles Braque est décédé en 1911. Et en 1912, Georges Braque peignait des toiles cubistes aux côtés de Picasso.


Selon les experts, il s'agirait de l'expression d'un artiste qui ne cherchait pas la reconnaissance, sachant que son œuvre, cachée sous les tapisseries du Normandy, resterait « secrète ». Il a pris pour support les murs d'un hôtel historique et emblématique. Cette peinture qui rappelle le visage de personnages de bandes-dessinées, est un témoignage talentueux d'une époque et d'un style. Le groupe Barrière a donc décidé de la conserver et de la mettre en valeur en la rendant visible à ses clients. Conservée comme l’âme et l’authenticité de l’établissement malgré ces importants travaux. 


Depuis 2010, la toiture, 80 suites et chambres, les salles de bain, la réception et le lobby ont en effet été repensés. Le restaurant La Belle Epoque a quant à lui été refait et s’est vu doter d’une nouvelle offre de restauration. 



L’ensemble de ces travaux de rénovation entrepris depuis 5 ans, représente un budget global de 40 millions d’euros. Budget qui comprend les travaux déjà entrepris au Normandy, ainsi que les rénovations partielles de L’Hôtel du Golf situé sur les hauteurs de la ville, et du Royal, qui s’achèveront respectivement cette année puis en 2017.



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