Parasols

Des parasols à la silhouette unique


DEAUVILLE. Leurs silhouettes sont connues dans le monde entier. À l’image des planches, des cabines de plage baptisées du nom de stars américaines ou encore des hippodromes, des villas et du casino, ils sont les symboles de Deauville. « Ils », ce sont les parasols bien sûr. 


C’est à quelques centaines de mètres de la plage à vol de goélands, qu’ils voient le jour. Dans une entreprise de fabrication de store installée dans la zone industrielle de Saint-Arnoult. Chez Patrick Dolley, le fournisseur officiel et exclusif des parasols deauvillais. 


Ils sont confectionnés de façon artisanale, à partir de toile de store. Bleu, rouge, vert et orange, leur couleur varie au fil des commandes de la municipalité. Chaque année, plusieurs dizaines de spécimens quittent les ateliers de cette entreprise familiale qui les fabrique depuis plus de 50 ans, et rejoignent les quelque 500 à 600 parasols en stock dans les entrepôts de la station balnéaire et sur la plage, de Pâques à fin septembre.


Créés dès le XIXe siècle pour permettre aux bourgeois de garder le teint pâle, ils se sont d’abord installés sur les plages du Nord, puis en Normandie. Ils n'ont depuis, jamais quitté la mythique plage de Deauville dont ils sont devenus l’un des principaux symboles. 

La station balnéaire de la Côte Fleurie les a en effet implantés à partir de 1875. Au fil des ans, ils se modifient. Abandon des rayures dans les années 1930, codifications successives de l’après-guerre aux années 1960, avec un diamètre unique, des franges, des embouts en bois, ses couleurs et cette façon bien particulière de nouer les jupes, lorsque le parasol est replié et se plante dans le sable. 


Coloré et photogénique, isolé, en alignement, en silhouette, ou en gros plans, le parasol à Deauville séduit depuis plus d’un siècle l’ensemble des artistes qui ont retranscrit ou photographié sa plage. Fernand Léger, Kees van Dongen, André Hambourg, James Rassiat, Emeric Feher, John Batho, Massimo Vitali… Il est devenu par une multitude de déclinaisons, un élément visuel dont la silhouette et les couleurs symbolisent la ville.


Mais l’une des particularités des parasols deauvillais, outre leur fabrication artisanale et leur alignement, n’est autre que la façon dont ils sont repliés. La jupe, d’une couleur différente de la leur et qui sert de paravent lorsqu’ils sont ouverts, est enroulée puis nouée autour de leur taille comme une écharpe. C’est le noeud deauvillais. Plus esthétique que le noeud en queue de cochon, encore appelé queue de vache (noeuds des lacets de chaussures), il assure leur maintien et empêche la toile de se déchirer en cas de vents violents. Cette technique spécifique à Deauville depuis plus de 50 ans, se transmet de chef parasolier en chef parasolier. Elle a contribué, c’est une certitude, à la notoriété de l’objet que l’on ne voit que sur la plage deauvillaise. Il n’est en vente nulle part et s’avère être sans conteste, le parasol le plus photographié au monde.

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