Patrick Bosso

Patrick Brosso

Tout le monde veut faire connu. comme ci c'était un métier


On retient facilement de lui sa réplique publicitaire « Pas de stress » et son accent marseillais. Mais avec son dernier spectacle Sans accent, il compte bien tordre le cou à ce compagnon qui semble lui voler la vedette !


Vous ne vous destiniez pas à l’humour. Comment cette vocation s’est-elle imposée ? 


Il y en a qui découvrent leur talent par passion assez vite, moi ça a été par élimination. J’ai quitté l’école assez tôt et je me disais « ça non, ça non… ». J’étais pas à l’aise, ça m’ennuyait et la question que vous me posez, c’est exactement ce que je raconte dans mon spectacle. Je me demande encore comment j’ai fait pour pousser la porte d’un cours de théâtre. C’était tellement loin de ma famille, de mes amis, de là où je viens, du milieu populaire d’où je viens. C’est tellement comme sur une autre planète, qu’au début quand je me suis inscrit à un cours de théâtre, je n’ai même pas osé le dire à mes parents.


Et l’humour est venu comment ? 


L’humour c’est venu dans le spectacle. La première fois que je suis monté sur une scène de théâtre, je ne voulais pas faire rire. C’était une scène de Richard III de Shakespeare, il n’y a pas vraiment à rire là-dedans. J’ai dit une phrase et tout le cours de théâtre et le prof aussi est tombé à la renverse à partir de rien. A partir de là, mon prof de théâtre m’a pris sous son aile et il m’a guidé jusque… bon pas si loin. Mais là où je suis aujourd’hui.

En 2003, vous jouez à l’Olympia Le spectacle de ma vie, votre premier one man show. Qu’avez-vous ressenti ?


Je ne vais pas être original en disant que l’Olympia c’est une sorte de consécration. « Oh la vache l’Olympia » ! Vous arrivez le matin, vous regardez au moins pendant une heure votre nom illuminé. Bien souvent pour l’occasion, comme on est de province, la famille vient. Il y a un peu un côté solennel et puis on a entendu le nom de cette salle depuis qu’on est gamin à la télé. Mais après, une fois que le spectacle commence, l’Olympia c’est partout. Qu’on soit à Deauville ou ailleurs…Quand la lumière s’éteint…


Vous êtes plutôt cinéma ou scène ?


Ah scène ! Sans l’ombre d’une hésitation. La scène c’est génial ! Déjà parce que c’est vous le patron et puis parce qu’on commence et qu’on finit. On commence à 20h30 et à 22h30 on a fini. Le cinéma est fait d’attentes et puis c’est autre chose. Le spectacle c’est un marathon et le cinéma c’est un 100 mètres. Vous ne tournez pas pendant 2 heures et puis d’un coup, on vient vous chercher et on vous dit « viens vite c’est à toi ». Il faut se remettre dans un état, « coupez ! ». Vous attendez pendant 3 heures et puis on vous rappelle…C’est presque un autre métier. En tout cas je préfère de loin la scène.


Vous présentez votre nouveau spectacle « Sans accent » à Deauville le 25 mai. Que connaissez-vous de la côte Fleurie ?


Je connais un peu Deauville. C’est magnifique et je ne dis pas ça parce que je vais jouer là-bas. De toute façon moi, dès qu’il y a la mer moi c’est bien. Ca me rappelle chez moi. Moi c’est la mer, donc Deauville c’est parfait.


Quel est le pitch de ce spectacle ? 


Le départ c’était la question d’un gamin. C’était une vraie question qu’il m’a posé en me demandant assez naïvement « comment on fait pour être connu comme travail ». Et donc à partir de cette question, ça m’a interpellé sur mon parcours, à moi. Les gens me connaissent, mais peut-être moins mon parcours. A travers mon parcours je déborde sur d’autres sujets, mais le fil du spectacle c’est ça. Tout le monde veut faire connu d’une manière ou d’une autre, comme si c’était un métier. Et puis la particularité de ma personne, c’est mon accent qui est tellement présent devant que parfois on ne me voit plus derrière. Ce spectacle-là c’était une manière de me remettre moi devant mon accent et expliquer. Parce qu’on me pose souvent la question : pourquoi je ne l’ai pas perdu, pourquoi je le garde, qu’est-ce qu’il m’a apporté, qu’est-ce qu’il m’a pas rapporté et qu’est-ce qu’il m’a coûté ? Donc c’est une manière de répondre à toutes ces questions et c’est ça l’idée. 



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