Philippe Augier

Philippe Augier

L'attractivité de la ville sans cesse travaillée


RÉÈLU MAIRE EN MARS DERNIER, Philippe Augier évoque pour Côte Fleurie Magazine, son ambition pour Deauville, les grands événements, ainsi que les projets phares.


Comment gère-t-on une ville qui passe de 3.800 habitants à plus de 30.000 en période estivale ?


Il ne faut pas oublier qu’il y a un étage intermédiaire : le week-end, même hors saison. Cela nous oblige à avoir des services municipaux assez nombreux et à nous calquer sur une ville de 10.000 habitants. L’été, nous avons des vacataires supplémentaires pour certains services, comme la police municipale par exemple. Pour le reste, nous gérons avec l’ensemble des acteurs économiques de la ville : les hôteliers, les restaurateurs, les commerçants ... eux sont dimensionnés sur le haut de la fourchette de la population. Tout l’objectif de la municipalité est de faire vivre les acteurs économiques et les services municipaux toute l’année. Ce qui explique entre autres, que la ville soit aussi propre et aussi fleurie : nous avons des services à la dimension d’une ville de plus grande taille.


L’été dernier, Deauville s’est affichée comme la 3ème destination européenne la plus recherchée sur Google. Comment l’expliquez-vous ?


C’est le fruit de notre politique événementielle et de notre stratégie de communication. Notre pôle événementiel est purement issue d’une démarche marketing.

 Chaque événement s’adresse à des passionnés : le Salon du Livre, le Festival de la photographie, les Festivals de musique, les grands événements sportifs ... A chaque fois, nous créons un lien fort et nous finissons par additionner de très nombreuses cibles de passionnés, ce qui provoque un intérêt pour Deauville. Une fois ces événements créés, nous avons immédiatement une stratégie de communication sur les réseaux sociaux pour diffuser et promouvoir l'événement, ce qui provoque autant de connexions autour de notre événementiel. Cela nous permet régulièrement d’obtenir des 20h sur TF1 et sur France 2. C’est ce qui participe à l’image de la ville et à sa notoriété. Je dois avouer que j’étais le premier surpris par le classement de Google. J’ai même demandé à ma directrice de communication d'appeler Google pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’erreur (rires) ! Nous sommes 3ème avec notre petite ville, derrière Paris et Barcelone, et devant toutes les grandes capitales européennes.


Selon vous, la notoriété de Deauville ne serait pas ce qu’elle est sans cet événementiel ?


La notoriété de Deauville est venue de l'événementiel. La première grande notoriété est venue du cheval, par les courses et les ventes qui touchent un public du monde entier. Ensuite, elle est venue du Festival américain. La notoriété s’installe par le bouche à oreille et notre politique événementielle aujourd’hui, l’entretient et la développe le plus internationalement possible. Par exemple le Festival du film asiatique permet de diffuser loin. Planche(s) contact, le Festival de photographies, permet d’avoir une notoriété sur tous les territoires. En rentrant au Japon, le photographe Kishin Shinoyama qui participait à l’édition 2013, a publié un livre avec toutes les photos qu’il a prises à Deauville. Son livre s'appelle « Deauville ». C’est ainsi que la notoriété s’installe avec des leviers différents. En Corée cela vient du jumelage du Festival du film asiatique de Deauville avec celui de Pusan. On essaie de créer des liens qui enracinent cette notoriété sur tous les territoires. Tout ça est une vraie stratégie que nous nous donnons les moyens de développer.


Qui décide et conçoit ces événements ?


J’en ai initié une grande partie et d’autres sont le fruit de brainstorming entre moi et mon équipe. Lorsque nous avons une idée d'événement qui peut exister ailleurs, nous essayons de rendre son concept différent pour qu’il soit propre à Deauville. Par exemple le Festival de musique classique de Pâques a un concept particulier : ce sont les jeunes musiciens qui jouent ensemble, qui s’auto-programment et se cooptent. Le Festival de photographies est un mixe de commandes publiques auprès des plus grands photographes internationaux et d’un concours étudiants des plus grandes écoles internationales de photos. A chaque fois, nous voulons un concept particulier. Le triathlon est international pour les plus grands sportifs, mais comporte des épreuves pour les familles et les enfants.


Avec le programme immobilier de la Presqu’île de la Touques, avez-vous le sentiment de créer un nouveau quartier à Deauville ?


Oui, ce sera vraiment un nouveau quartier au coeur de Deauville. D’ailleurs le premier équipement que nous avons réalisé fut la passerelle reliant les deux côtés du bassin. Nous voulions un lien fort entre le centre-ville et la presqu’île. Nous urbanisons ce quartier et faisons tout pour qu’il soit intégré à la ville. Il faut qu’il soit vivant. Il va y avoir un certain nombre de résidences fabuleusement placées. Les constructeurs ont fait dans le haut de gamme. Pour qu’il soit dynamique, il faut des commerces et de l’activité permanente. Le bas des immeubles sera consacré aux commerces dont la ville restera propriétaire des murs pour sélectionner le type d’activités et éviter des doublons avec le centre-ville, mais également pour réguler les loyers. Il y aura également un immeuble de bureaux, l’installation du Deauville Yacht Club, un pôle d’enseignement supérieur et des bistrots sur le port. Une véritable vie de quartier !


Quels sont vos grands projets pour Deauville lors des six prochaines années ?


Terminer la presqu'île de la Touques avant la fin de mon mandat, et c’est bien parti ! La ville commence la construction des bâtiments publiques de chaque côté de la passerelle. Le groupe Pierre & Vacances commence les travaux cet été, et le groupe Idec construit immeuble après immeuble au fur et à mesure de la commercialisation. J’ai également lancé le projet de la construction d’un musée médiathèque de vie permanente dans le bâtiment des Franciscaines, que la ville a acheté. C’est un très gros et très lourd projet qui permettra de sauvegarder un patrimoine unique et qui renforcera l’attractivité de Deauville en créant un pôle d’activité culturelle permanent. Son ouverture au public est prévu pour 2016. Nous envisageons aussi la construction ou la rénovation de logements intermédiaires. Nous voulons attirer des entreprises et des jeunes pour y travailler. Il faut les loger convenablement. Nous devons mettre en place une politique volontarisme pour créer ces logements intermédiaires à loyers modérés.

Nous travaillerons beaucoup durant ce mandat, à l’amélioration et la maîtrise de la circulation et du stationnement, à la réalisation d’un nouvel Office de tourisme, l’actuel étant trop petit, ainsi qu’à l’aménagement de Port Deauville pour que ce quartier soit mieux relié à la ville. 


Vous avez évoqué le souhait de devenir la base arrière d’une équipe de football pour la Coupe d’Europe. 


C’est un espoir. Rien n’est signé et je ne peux pas révéler le nom de cette équipe. Grâce à la construction du terrain de foot synthétique de haut niveau, l’équipe de Handball sénior féminine viendra également en base arrière, comme d’ailleurs plusieurs équipes de foot, dont le stade Malherbe de Caen, maintenant en ligue 1. Il est également probable que le HAC (équipe du Havre) vienne faire un match d’entraînement contre Caen, mais c’est encore confidentiel. Nous voulons continuer à attirer des équipes de tous les sports comme pour les Jeux Équestres Mondiaux. Cette politique se poursuivra.


On parle également de construction de courts de tennis sur gazon.


Oui c’est un projet intercommunal qui verra le jour sur la commune de Touques, dans le prolongement du parc des loisirs. Avec 15 courts de tennis sur gazon, ce sera le « Wimbledon normand » ! Le seul en France et probablement le seul en Europe qui sera ouvert au public. On va ainsi créer une nouvelle attractivité et un tourisme tennistique qui viendra jouer au tennis sur gazon à Deauville. Nous allons permettre aux fans de tennis de réaliser ce fantasme. Le projet est étudié pour réaliser des tribunes de 6.000 places. C’est un élément d’attractivité supplémentaire, qui sera certainement réalisé d’ici 2017.



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