Pierre-Antoine Capton

Selon vous, en quoi Trouville se distingue de sa voisine Deauville ?

Peut-être par quelque chose de plus simple. Trouville est peut être plus naturelle et c’est une population différente. Je suis très heureux d’aller à Deauville. J’y suis allé au collège et au lycée. Il y a un peu plus de Paris à Deauville, avec tous les aspects positifs. Il y a sans doute plus de culture aussi, plus de boutiques, de courses hippiques, d’événements culturels, de festivals de cinéma. Le travail fait par Philippe Augier est exceptionnel en termes de culture et dans la façon dont il a réussi à faire rayonner la ville. A Trouville, c’est plus simple. Il y a moins de choses et en même temps ça permet d’y être plus au calme même si je sais que la nouvelle maire a vocation à créer plus d’événements culturels.


Pierre-Antoine Capton 

« Trouville, c’est la sérénité »


TROUVILLAIS D'ORIGINE, Pierre-Antoine Capton, 46 ans, aujourd’hui producteur, chef d’entreprise et président du conseil de surveillance du club de football de Caen, a toujours autant besoin de Trouville-sur-Mer pour se ressourcer.


Qu’évoque Trouville-sur-Mer pour vous ?

Ça évoque mon enfance, ma famille et les moments de détente et de repos aujourd’hui. Une sérénité. Je suis né là-bas, j’y ai grandi donc j’y ai des milliers de souvenirs, mais si je devais en garder un ce serait celui de mon mariage en 2013 qui a été l’une des étapes les plus importantes de ma vie. 


Y revenez vous souvent ?

Le plus souvent possible, au moins tous les 15 jours ! Et je me suis fait un engagement, c’est d’essayer de garder cet endroit préservé de tout ce qui est travail, d’essayer de n’y avoir aucune activité. Je suis actionnaire du club de foot de Caen, donc de temps en temps je vais là-bas mais j’essaie vraiment de me préserver au maximum pour couper toute activité professionnelle, d’être à 100% à Trouville et de pouvoir faire des balades sur la plage en me vidant la tête. C’est l’un des endroits les plus ressourçant qui selon moi, existe sur cette planète. 


Quelles y sont vos habitudes hormis les balades sur la plage ?

Il y a les dîners aux 4 chats le vendredi soir ou le samedi soir. C’est un rituel, comme le repas de famille du dimanche. C’est devenu le prolongement de ma maison qui n’est pas très loin et c’est une deuxième salle à manger, une deuxième cuisine où on aime passer du bon temps et voir les copains. C’est un lieu vraiment très important. Et puis, il y a la balade auprès des pêcheurs dans la rue des bains, et saluer les endroits les plus inspirants de la côte fleurie. 



Comment-êtes vous arrivé dans le milieu des médias ?

J’y suis arrivé en étant au lycée André Maurois à Deauville. Je faisais parti d’une troupe de théâtre créée par ma professeure de français qui avait eu comme élève quelques années auparavant Dominique Besnehard. Il est venu assister au spectacle de fin d’année qu’on jouait au théâtre du casino de Deauville. Après la pièce dans laquelle je jouais, nous avons eu une discussion et il m’a invité à aller le rencontrer à Paris quand j’aurais mon bac. J’ai eu mon bac, je suis allée voir Dominique Besnehard chez Artmedia qui est la plus grande agence de cinéma en France. Ca a été mon premier pas vers le monde de l’audiovisuel, le monde artistique. J’ai ensuite su me faire un chemin et aujourd’hui je suis arrivé dans un monde audiovisuel, au cœur de l’écosystème de création. Mais la personne qui m’a mis le pied à l’étrier c’est Dominique Besnehard et aujourd’hui on travaille encore ensemble puisqu’on produit conjointement la série Dix pour cent. 


Lors du premier confinement, vous avez créé la chaîne de télé solidaire #ALaMaison. Parlez-nous de cette initiative.

J’étais à Trouville, un peu désemparé par la situation puisque tout s’arrêtait pour nous : les tournages des émissions, des séries, des films… Et on avait envie au sein du groupe Mediawan, que je dirige aujourd’hui, de pouvoir aider. Comme on est éditeurs de chaînes, la seule façon d’aider c’était de créer une chaîne dont l’intégralité des revenus serait versée aux soignants à travers une fondation. Donc nous avons uni au service de cette cause l’intégralité du groupe. J’ai appelé depuis Trouville tous les acteurs audiovisuels, tous les partenaires pour accepter de venir dans l’aventure et on a réussi à monter cette chaîne en moins de 3 jours. Je suis particulièrement fier d’avoir été capable de mobiliser toutes les équipes d’un groupe audiovisuel au service des soignants qui avaient besoin d’être aidés et par ailleurs, de proposer aux téléspectateurs une chaîne spécifique, une chaîne éphémère, du contenu supplémentaire à un moment où ils étaient tous bloqués à la maison devant leur télé et un peu désemparés. Je pense qu’on a réussi ce pari. La chaîne s’est arrêtée au moment du déconfinement et on a pleinement rempli notre mission. 


Grâce à un fond d’investissement, vous avez racheté le Stade Malherbe de Caen dont vous étiez actionnaire. Pourquoi ? 

Même chose. D’abord mon oncle Francis y a joué dans les années 50. C’était mon club de cœur. Quand j’étais jeune, j’y passais beaucoup de temps. Il y a 2 ans, je suis entré comme actionnaire. Quand en mars 2020 on s’est rendu compte que la situation était vraiment très difficile, je me suis proposé de trouver une solution. Alors avec le groupe américain Oaktree, nous avons fait l’acquisition du club. On travaille pour le sortir de cette situation difficile. Cela va mettre du temps, mais je repense au jeune que j’étais lorsque j’avais plaisir à aller voir ces matchs au stade de Venoix, je me dis que je ne peux pas laisser ce club dans une situation aussi catastrophique et que c’est un devoir parce que j’ai les moyens aujourd’hui de l’aider.


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