Satie

Erik Satie l'enfant du pays


HONFLEUR. Erik Satie est aujourd’hui populaire et apprécié, reconnu comme le précurseur d’un style bien personnel qui voulait s’éloigner d’un romantisme académique à une époque ancrée dans ses principes.

Le compositeur et pianiste est attachant par sa personnalité originale. Son humour si particulier, voire ironique, est l’un de ses traits de caractère. Son talent naturel lui a permis de fréquenter de nombreux artistes importants de son époque tels Debussy, Stravinsky, Picasso et bien d’autres. Né à Honfleur, Satie est y a passé une partie de son enfance.


C’est le 17 mai 1866, à 9 h très exactement, qu'Erik Alfred Leslie Satie voit le jour, au 88 de la rue Haute, dans la maison qui abrite, depuis 1998, le parcours scénographique qui lui est dédié.
Côté paternel, Erik Satie est l'arrière-petit-fils d'un ancien capitaine sous l’Empire, qui transmettra à sa descendance, un certain mépris des Anglais. Cela n'empêche pas le père de Satie de se marier avec Jane Anton, une Écossaise alors en pension à Honfleur.


En 1870, la famille s'installe à Paris. Mais à la mort de sa mère en 1872, le jeune garçon est renvoyé en pension au collège de Honfleur. Pierre-Daniel Templier, auteur de l'une des premières biographies de l'artiste en 1932, supposera que « cette tendance à la réflexion solitaire » vient de cette absence maternelle prématurée.

Bien que baptisé à sa naissance dans la religion anglicane, sa grand-mère paternelle, Eulalie, impose l’abjuration de la religion anglicane au moment de prendre à sa charge l’éducation de l’enfant. Le 4 décembre 1872, elle tient ainsi sa revanche sur sa défunte « bru » en faisant recevoir le baptême catholique au jeune Satie en l’église Sainte-Catherine. 


Satie demeure au collège de Honfleur jusqu'en 1878. Le palmarès de sa dernière année, distribué le 6 août 1878, montre que, contrairement à son frère Conrad et son cousin Louis qui fréquentaient le même établissement et qui collectionnaient les prix d’excellence et les premiers prix, Erik Satie n’a récolté qu’un troisième accessit en musique vocale. Ses dispositions musicales ont toujours été remarquées dans le sérail familial. Proche de son oncle « See-bird » qui l'emmène régulièrement au théâtre et lui apprend à monter à cheval, Satie prend ses premières leçons de piano avec Vinot, maître de chapelle à l'église Saint-Léonard à Honfleur.


élève de Niedermeyer, Vinot initie Satie aux vieux modes grégoriens et au plain-chant. De cette époque datent certaines tendances de son caractère : non-conformisme, mysticisme et amour de la musique sacrée.


Puis c’est encore un départ précipité de Honfleur pour Paris. Il s’explique par un nouveau deuil soudain, celui de sa grand-mère, alors qu’elle prend un bain de mer à Vasouy, non loin de là. De 1878 à 1900, Satie revient assez régulièrement à Honfleur passer ses vacances d’été chez son grand-père puis, après la mort de ce dernier, pour revoir ses camarades d’enfance qui le surnomment « l’homme sérieux ».

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