Valérie Perrin

Valérie Perrin

« Mes romans ressemblent à des films » 


PRIMÉE PAR LE CHOIX DES Libraires pour Les oubliés du dimanche et par le Prix des Lecteurs pour Changer l’eau des fleurs, Valérie Perrin, compagne de Claude Lelouch, revient avec Trois.


Votre nouvel ouvrage évoque 3 existences sur 30 ans avec un regard sur les années 80 à 2000. Pourquoi ce choix ?

J’avais besoin de parler de la jeunesse, de l’école, du collège, des amis qu’on se choisit. Les amis qu’on se choisit c’est l’autre famille dans la vie. Mais pourquoi la vie fait qu’on se perd de vue alors qu’on était fusionels ? J’avais besoin de comprendre pourquoi il y a ceux qui restent dans la province où ils ont grandi alors que d’autres partent. Et puis, pourquoi à un moment donné, on se retrouve et on se reconnecte ou pas ? J’avais aussi très envie de parler des corps qui changent au moment de l’adolescence, de la sexualité, des attirances physiques, des premiers émois. Et c’est aussi un roman sur nos choix. Qu’est qu’on a fait de nos rêves, de nos choix ? Est-ce que nos choix ont été bons ? Pourquoi on en est là aujourd’hui ? 


Vous avez écrit ce roman dans votre maison de la Côte Fleurie lors du premier confinement. Pouvez-vous nous raconter cette expérience ?

C’est plus compliqué que ça parce qu’en fait il me faut à peu près 2 ans pour écrire un roman. Je dis bien à peu près parce que le premier je l’ai porté plus de 10 ans ! Changer l’eau des fleurs je l’ai écrit en 2 ans et c’est la même chose pour Trois. Quand le premier confinement est arrivé, ça faisait un an et demi que je travaillais sur Trois et j’étais déjà complètement confinée parce qu’en pleine écriture. Alors je me suis transposée de Paris à la Normandie dès le premier mois et j’ai complètement terminé d’écrire ce roman. Le deuxième mois de confinement, j’étais totalement libérée parce que j’avais fini d’écrire. Et là, j’ai profité de la nature, j’ai marché avec mes animaux, j’ai lu, j’ai profité de la vie, ce que je n’avais pas fait depuis 2 ans parce que je travaillais 7 jours sur 7 et plusieurs heures par jour. Sur le deuxième mois j’étais en repos total pendant que Claude mon compagnon, ma fille, ma belle-fille et mon meilleur ami relisaient mon roman.


Si on vous dit que ce roman est construit tel un scénario à la Lelouch, que répondez-vous ?

Que j’ai été à bonne école ! J’ai travaillé pendant 6 ans auprès de Claude. J’ai co-écrit pas mal de scénarios avec lui. Une chose est sûre, c’est que pour Les oubliés du dimanche, j’ai vraiment pompé des scènes de cinéma à Claude comme dans Les Uns et les Autres lorsque les trains des camps arrivent à la gare, et une scène des Misérables où Annie Girardot cache un homme dans sa cave et lui fait croire que c’est toujours la guerre à l’extérieur parce qu’elle est amoureuse de lui. J’ai conscience que mes 3 romans sont construits comme des films et qu’ils sont déjà extrêmement dialogués. J’ai vraiment pris ça de Claude, le côté cinématographique de l’histoire. Mes romans ressemblent plus à des films qu’à des livres. Ils sont prêts à tourner. On dit toujours de Claude qu’il n’écrit pas ses scénarios et c’est vraiment une légende. Il improvise sur le scénario mais sur un scénario extrêmement écrit.



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