Yann France

En novembre, vous aviez demandé au gouvernement, l’application du « Zéro charges ». Avez-vous été entendu ?

Non. Il y a toujours des charges à payer. Après le confinement, nous n’avons pas eu les aides à la hauteur qu’on aurait souhaité. On ne rentrait pas dans les cases. Les aides de novembre et de décembre ont été plus confortables, certains arrivent à s’en sortir, mais pas tous loin de là. Il y a des PME pour qui c’est très compliqué mais le complément de la vente à emporter permet de tenir bon et on espère rouvrir très rapidement. On ne pourra pas tenir comme ça bien longtemps.


Vous êtes prêt à la réouverture ?

On est prêts ! On a hâte. Mais le souci que l’on rencontre aujourd’hui c’est le recrutement. On ne peut pas recruter puisqu’on n’a pas de visibilité, pas de date de réouverture. Si on recrute, on ne peut pas mettre nos salariés au chômage partiel. On sait très bien que lorsque l’on va ouvrir, on va rencontrer des problèmes de main d’œuvre.


Comment envisagez-vous la saison sur la Côte Fleurie ?

On s’attend à faire la même saison que 2020 puisqu’on sait très bien que les gens ne vont pas partir à l’étranger face à la Covid qui n’est pas tout à fait éradiquée. Il suffit qu’on ait la même belle météo et on peut faire une très belle saison. Nous sommes plutôt optimistes mais ce que nous souhaitons tous c’est de reprendre notre activité dans les mêmes conditions que lors de notre fermeture. On appréhende que des contraintes supplémentaires soient ajouter lors de la reprise de notre activité.


*interview réalisée en mars 2021

Yann France 

« On a l’impression de repartir à zéro »


Chef de La Flambée, restaurant gastronomie situé face au Normandy à Deauville, Yann France est également Président départemental du syndicat patronal UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie). L’occasion de faire le point, avant la saison estivale, sur la situation des restaurateurs de la Côte Fleurie.


Votre restaurant est fermé depuis le 28 octobre dernier. Comment allez-vous ?

On fait en sorte d’aller parce que la situation est compliquée. Les beaux jours sont là et heureusement qu’on fait de la vente à emporter pour garder le moral et créer un lien avec nos clients et surtout avec les équipes. 


Quel est votre sentiment sur la situation sanitaire et la fermeture des restaurants*?

C’est une situation qui n’est pas confortable, qui est inquiétante et dramatique puisque malheureusement on va en garder des séquelles. Certains établissements ne vont pas pouvoir s’en relever. Ça va être compliqué. Il y a des salariés qui ont décroché du métier et puis on s’est endettés puisque on a fait appel à des PGE pour payer plusieurs fois les loyers. C’est un endettement supplémentaire qui met un frein à tous les projets futurs que chacun aurait pu avoir avec son entreprise. On a l’impression de repartir à zéro. Dans le Calvados, c’est très sectorisé. Ce n’est pas le même dessin entre la Côte Fleurie et à Caen ou à Bayeux par exemple où il y a beaucoup moins de tourisme. Il y a des écarts importants selon les territoires dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration. 


Share by: